518 millions d'euros : telle est la valeur des fonds communautaires accordés à la Grèce pour la construction d'ouvrages publics entre 2000 et 2004. Une somme qu'elle devra rembourser à l'Union européenne pour cause de mauvaise gestion.

Athènes aura quatre ans pour s'acquitter de cette somme. L'accord sur ce montant de 518 millions d'euros a été conclu mardi à Bruxelles, à l'issue d'une «très dure négociation» avec la Commission européenne, a indiqué le secrétaire d'Etat grec à l'Economie, Christos Follias dans un entretien mercredi à une radio athénienne. Le pays devra en outre «réattribuer» à des travaux en cours 220 millions d'euros versés pour le financement d'ouvrages jugés non conformes, a-t-il ajouté.

Le délai de remboursement de quatre ans «est bienvenu au vu des problèmes budgétaires» du pays, placé sous surveillance par l'UE pour ramener d'ici 2006 son déficit public à moins de 3% du PIB, a commenté le secrétaire d'Etat. «Nous sommes soulagés de nous en être sortis comme ça», alors qu'au départ la Commission réclamait un retour de 1,2 milliard d'euros, menaçant de geler les paiements en cours et de contrôler quelque 4.000 ouvrages en cours dans tout le pays», a-t-il ajouté. Selon lui, Bruxelles a imposé ce redressement financier, dont la Grèce avait été prévenue depuis décembre dernier, au vu de nombreuses violations des règles communautaires constatées sur des ouvrages financés par le 3ème fonds communautaire d'appui. «Tout le système était pourri», a-t-il affirmé, citant des «irrégularités sur les appels d'offres et les adjudications, des études mal menées, des budgets dépassés et des changements d'objet des travaux». Ainsi, le secrétaire d'Etat semble avoir bien pris la décision de Bruxelles, imputant la responsabilité des problèmes à la précédente équipe socialiste, battue aux élections de mars 2004. Christos Follias s'est même prévalu de ce que le gouvernement conservateur ait «pour la première fois établi une relation de confiance» avec la Commission.

Cependant, Le secrétaire d'Etat n'a pas donné de précisions sur les ouvrages concernés par la décision de l'UE. Le troisième cadre communautaire d'appui (CCA) 2000-2006 prévoyait de verser 27 milliards d'euros pour la modernisation de ses infrastructures. Il a, entre autres, permis de financer d'importants travaux dans les transports, en particulier à Athènes, qui ont été utiles pour les jeux Olympiques de 2004: extension du métro et du train de banlieue, création du tramway, et construction du périphérique Attiki Odos.

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