Un nouveau nuage est apparu jeudi sur la fusion entamée depuis janvier entre les deux groupes français Schneider Electric et Legrand. En effet, les services techniques de la concurrence de Bruxelles viennent d'émettre un avis négatif sur cette fusion. Les deux industriels expriment " leur totale surprise et leur incompréhension ".

Il serait "vraiment surprenant" que la Commission européenne donne son feu vert à la fusion entre les groupes français Schneider Electric et Legrand, après l'avis négatif de ses services techniques, a-t-on confirmé vendredi de source européenne cité par l'AFP.

Schneider, qui avait jusqu'au 14 septembre pour boucler ses négociations avec les services de la direction de la concurrence à Bruxelles, n'a pas réussi à proposer les engagements "clairs et sans équivoque" qui lui étaient demandés, selon la même source.
"Ils étaient sans doute trop sûrs de leur coup", a-t-elle ajouté. Pourtant, selon elle, il s'agissait d'une opération "où depuis le début les problèmes assez clairs".

Ce n'est pas le premier coup dur pour les deux industriels français. Un premier contre-temps qui avait assombri ce rapprochement était apparu lorsque des actionnaires minoritaires de Legrand avaient contesté la parité de fusion accordée à leurs actions à dividende prioritaire (ADP), en faveur des titres simples.

Schneider Electric avait été alors contraint par une décision de justice à revoir sa copie, aidé par les actionnaires familiaux de Legrand qui avaient consenti une baisse de leur propre rémunération.

La fusion, déjà très avancée, risque désormais d'être remise en cause par la direction de la concurrence de Bruxelles.

Selon un communiqué de Schneider, les services techniques de cette direction ont émis un avis négatif sur la fusion en cours, qu'ils ont transmis par note à une réunion du comité consultatif des Etats membres de l'Union Européenne.

" Schneider Electric et Legrand expriment leur totale surprise et leur incompréhension. En effet, les discussions menées avec ces mêmes services, qui ont conduit aux engagements déposés, permettaient d'être confiant dans l'aboutissement positif de la procédure. Toutes les concessions nécessaires ayant été faites pour répondre de façon claire et pérenne aux griefs, un refus définitif paraîtrait incompréhensible " indique ce communiqué.

Toujours dans ce communiqué, Schneider rappelle que la décision définitive sur le rapprochement ne sera prise que le 17 octobre par le collège des commissaires européens, " seul habilité à accepter ou à rejeter le rapprochement ".

Toutefois, de source européenne, on pense qu'il serait "vraiment surprenant que la Commission, qui devrait prendre sa décision le 10 octobre et non le 17 comme Schneider l'a indiqué jeudi, puisse rendre un avis favorable ".

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