Si une majorité de Français se déclare concernée par l'écologie, à peine un quart d'entre eux se dit prêt à en assumer le coût. C'est ce que révèlent deux sondages récents sur la taxe carbone, publiés par l'UFC Que Choisir et la CLCV. Détails chiffrés.

La taxe carbone continue de faire couler beaucoup d'encre. Après les nombreuses tergiversations concernant son prix, qui a oscillé de 15 à 100 euros par tonne de CO2 émise, l'attention des hommes politiques se porte à présent sur l'opinion des Français. Or, selon un sondage CSA réalisé pour l'UFC Que Choisir et une étude de la CLCV (association nationale de consommateurs et usagers) effectuée par MV2 Conseil et Survey Sampling SSI, seuls de 24 à 26% de la population livre un accueil favorable à cette mesure.

Motifs du refus

Les raisons évoquées pour motiver cette réticence sont multiples : pour près de 60% des personnes interrogées par le CSA, la taxe carbone est injuste car elle pénalise les personnes qui sont obligées d'utiliser leur voiture tous les jours. Pour certains, elle est même inutile : près de 30% des sondés considèrent qu'elle ne va pas faire baisser la consommation d'énergie et 20% estiment que cet impôt ne sert à rien.

 

D'une manière générale, les Français ne sont pas prêts à mettre la main au porte-monnaie. Selon le CSA, la moitié d'entre eux refuse de payer toute taxe supplémentaire. Une tendance qui se retrouve dans l'étude réalisée par MV2 Conseil et Survey Sampling SSI. Celle-ci montre en effet que 75% des personnes interrogées sont hostiles à l'arrivée d'une taxe qui vient s'ajouter au coût du gaz, du fioul et du carburant.

La piste d'une redistribution

En revanche, l'hostilité des Français à l'encontre de cette taxe diminue de façon étonnante dès que l'hypothèse d'une redistribution est envisagée. Ainsi, dans les deux sondages, les personnes interrogées sont 52% à devenir favorables à cette taxe, sous condition que les sommes collectées soient remises aux Français en fonction de leurs dépenses énergétiques et de leurs usages contraints. D'ailleurs, 64% des sondés du CSA envisagent d'acheter des équipements ménagers moins consommateurs d'énergie.

 

En revanche, ils ne sont plus que 34% à souhaiter réaliser des travaux d'isolation dans leur logement et à peine 26% à prévoir l'achat d'un équipement de chauffage plus performant. Preuve que, malgré l'arrivée de cette taxe en janvier prochain, il restera certainement encore beaucoup à faire pour changer les comportements.

 

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