Face à la pénurie, les ménages français se montrent de plus en plus pessimistes sur l’évolution de la question du logement, selon l’Observatoire mis en place par Nexity, en collaboration avec TNS Sofres. Les maires affichent quant à eux leur engagement et leur relatif optimisme. Détail de l'enquête.

Les jeunes ménages sont les premiers touchés par la difficulté à se loger, selon le dernier baromètre de l’Observatoire du logement, publié lundi.

Ils sont en effet 83% des 25-34 ans à l’exprimer, tout en étant la catégorie d’âge chez qui la volonté d’acquérir reste la plus forte. A partir de ce constat de pénurie, de plus en plus de Français montrent ainsi leur pessimisme, à la nuance près qu’ils estiment que la situation est moins sombre à l’échelle de leur ville.
Dites villes, où les premiers intéressés, les maires, affichent quant à eux leur mobilisation : à l’approche des municipales, ils se montrent conscients de l’importance de la question du logement dans le bilan de leur action municipale et «placent le logement (46%) au premier rang des éléments d’appréciation de leurs concitoyens devant la sécurité (45%), l’environnement et les espaces verts (43%)».

Une mobilisation nuancée
La quasi-totalité des élus comme des concitoyens –à 88%- souhaitent que soient engagés de nouveaux programmes de construction, quelle qu’en soit la nature (en accession, sociaux ou d’urgence). Mais ils nuancent tous leur propos lorsqu’il s’agit de leur propre ville : «la mobilisation se nuance en défaveur des logements sociaux et d’urgence», avec une tendance plus nette encore pour les maires à l’approche des municipales.

Par ailleurs, le volontarisme du Gouvernement fait l’unanimité auprès des personnes interrogées par TNS (71% sont convaincus de l’importance du logement dans l’action gouvernementale - affichant ainsi +10 points par rapport à janvier 2007). Une «bonne chose» pour tous (88% des Français et 87% des maires), qui plébiscitent le prêt à taux zéro et les crédits d’impôt. Mais volonté ne veut pas dire révolution : pour 52% d’entre eux, l’action gouvernementale n’aura qu’une portée marginale, tandis qu’un quart croit en un changement en profondeur et ce, quelle que soit leur préférence partisane. Reste que pour près de deux Français sur trois, l’action municipale a quant à elle eu un bilan positif notamment en matière de rénovation urbaine (70%).
A noter enfin que la hauteur des constructions n’apparaît pas comme une solution efficace pour résoudre la crise du logement pour 75% des maires. Et pour près de 90% des particuliers, les immeubles ne doivent pas s’élever au-delà de six étages, même si le prix est moindre.

Montée de la dimension environnementale
Dernier constat de l’Observatoire : une dimension environnementale de plus en plus présente en matière de logement. Les Français de disent ainsi prêts à «70% à acheter un logement écologique moyennant une aide de l’Etat». Car ce dernier a un rôle important à jouer, la quasi-totalité des particuliers comme des maires estimant important d’introduire la question du logement au Grenelle de l’environnement.

Quand le Pdg de Nexity s’insurge…
Comme quoi, une étude ne s’applique pas forcément à soi-même : Alain Dinin, Pdg de Nexity, a jugé, au lendemain de la publication du baromètre, le Gouvernement «absent» sur la question du logement, «au plus haut niveau». Il l’exhorte à «respecter ses engagements». Lors d’une conférence de presse, il a affirmé que «le gouvernement n'est pas là et (…) sera obligé de faire quelque chose pour respecter ses engagements» tout en saluant cependant l'action de la ministre Christine Boutin, «qui se démène et rame». «Si on doit continuer sur le rythme actuel de 420.000 logements construits par an, il n'y a pas de problème» pour la profession, a-t-il ajouté, mais «on sait que cela ne permettra pas de résoudre l'actuelle crise du logement».
Alain Dinin a enfin regretté que Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie n'ait pas «consulté les professionnels de l'immobilier», ni «même madame Boutin» lorsqu'il a annoncé, lors du Grenelle de l'environnement, l'objectif de bâtiments consommant 50 kilowatts-heure par m2 et par an dès 2012.

actionclactionfp