Après avoir rencontré l’architecte britannique Norman Foster, le maire de Moscou, Yuri Luzhkov, vient d’approuver les plans de construction d’une tour de 600 mètres de haut. Ses 118 étages de bureaux, commerces et appartements sont conçus pour consommer peu d’énergie.

Rencontre au sommet la semaine dernière entre l’architecte britannique Norman Foster et le maire russe de Moscou, Yuri Luzhkov. Les deux hommes ont discuté des plans de construction d’une tour de 600 mètres de haut, dans le futur quartier d’affaires Moskva-City situé à 5,5 km de la place Rouge. «Le maire était très enthousiaste», a déclaré Norman Foster au journal «The Times», daté du 22 mars. «Le projet a été bien accueilli», souligne l’architecte, ajoutant que «tout le monde veut que cela arrive très rapidement». Un porte-parole de la mairie de Moscou a précisé que l’administration pourrait prendre sa décision finale au début du mois prochain, une fois que les plans auront été examinés par la commission de construction. Mais Norman Foster pense que les travaux pourraient démarrer dans les 18 mois.

C’est Shalva Chigirinsky, un magnat de l’immobilier russe, classé 59ème fortune du pays, qui a fait appel au concepteur britannique. Ils mènent ensemble une autre opération à Saint-Pétersbourg, pour transformer l’île de New Holland en un complexe culturel comprenant salle de concerts, théâtre, musée et galeries d’art. Lors du dernier Mipim à Cannes, Shalva Chigirinsky a expliqué que sa société, STT Group, financerait le projet de tour à Moscou à hauteur de 150 à 200 millions de dollars. Le coût total de construction étant de 1.5 milliard de dollars.

Ville verticale
Moscow City Tower, plus haute tour d’Europe à son achèvement en 2010, pointe vers le ciel trois fines ailes de 600 m de haut (21 m de large), greffées à une épine dorsale de 500 m de haut. Ces ailes, larges à leur base et effilées au sommet, offrent un maximum de stabilité avec le minimum de structure.
La tour peut résister à la force du vent grâce à un éventail de colonnes en béton, qui s’étirent de l’extrémité basse de l’aile vers le noyau du bâtiment. D’autres séries de colonnes, qui partent en diagonale de la base vers les pointes extérieures, renforcent le système. L’ensemble dessinent un réseau géométrique à la fois solide et esthétique.
Pouvant accueillir 25.000 personnes sur ses 520.800 m2 de surface, la tour de 118 étages compose une véritable ville verticale. La partie la plus dense se situe à la base de l’édifice. Elle contient les commerces et les bureaux. A l’inverse, la partie la moins dense se situe à son sommet. Elle héberge des appartements, un hôtel et un espace d’observation ouvert au public.

Circuits d’énergies
Réchauffée l’hiver par l’énergie dégagée dans les espaces de bureaux ou rafraîchie l’été par l’air qui circule dans les sous-sols, la tour Moscow City régule sa température en toutes saisons avec un recyclage énergétique interne. Un circuit fermé qui permet de diminuer de 20% la demande en apports extérieurs.
Les volumes des appartements, peu profonds mais disposant de double ou triple hauteur, bénéficient d’un ensoleillement maximum. Les déperditions de chaleur via les façades sont limitées par l’emploi d’un vitrage triple épaisseur. L’électricité provient en partie par des panneaux photovoltaïques. Enfin, la récolte des eaux pluviales permet de réduire de 30% la consommation d’eau potable pour le fonctionnement des toilettes.

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