CONJONCTURE. La tendance à la baisse se poursuit pour la commercialisation de maison individuelles, annonce LCA-FFB qui s'inquiète pour les mois à venir et pointe du doigt certaines mesures gouvernementales.

Mauvaise nouvelle pour la commercialisation des maisons individuelles neuves en secteur diffus. Pour le cinquième mois de suite, elle enregistre une baisse, selon l'indicateur Markemétron (Caron Marketing LCA-FFB). Une "chute à deux chiffres" souligne LCA-FFB qui annonce que ces ventes affichent une baisse de -18,5% en mars 2018 par rapport à mars 2017 et que sur les trois premiers mois de l'année, le recul est de 17 % par rapport au premier trimestre 2017. "À fin mars, l'évolution des ventes en glissement annuel révèle désormais un net repli, à hauteur de - 6,4 % sur les douze derniers mois, les bons mois de 2017 n'arrivant plus à compenser la forte dégradation des mois récents", déplore la fédération. Une tendance qui concerne "tous les territoires" et qui dépasse même les 20% en Auvergne-Rhône-Alpes, Centre Val de Loire, Hauts-de-France, Normandie, Occitanie et Pays de la Loire.

 

 

Réduction du PTZ en zone B2 et suppression de l'APL Accession

 

Comment expliquer cette baisse ? Pour Patrick Vandromme, Président de LCA-FFB, "les effets de cycle (après trois années de croissance) et de base de comparaison (ventes élevées fin 2016-début 2017), ainsi que les conditions climatiques désastreuses de début d'année, sont indéniables, mais ne peuvent à eux seuls expliquer ces mauvais chiffres". Selon lui, "il est évident qu'une tendance lourde se dessine avec des candidats à l'accession, surtout les plus modestes, touchés de plein fouet par les mesures de réduction du prêt à taux zéro en zones B2 et C et plus encore par la suppression totale et brutale de l'APL Accession".

 

Pour la fédération des constructeurs de maisons individuelle ce "constat est d'autant plus inquiétant que les conditions économiques globales sont plutôt favorables" (taux de croissance élevé, chômage en baisse, moral des ménages en hausse et taux d'intérêts immobiliers très attractifs"). LCA-FFB considère donc que cette "tendance négative ne fait que confirmer la forte sensibilité des ménages, qui souhaitent accéder à la propriété, à l'importance des aides publiques et leur bon calibrage".

 

 

Un deuxième trimestre décisif

 

La fédération espère que le deuxième trimestre sera meilleur, cette période correspondant "d'ordinaire à des mois favorables aux décisions d'achat de maisons individuelles". Ce sera "un test décisif," annonce-t-elle car si "cette chute à deux chiffres se confirmait, le secteur de la construction de maisons entrerait en récession durable". Et sa prévision "d'une baisse des ventes comprises entre 8 et 10 % pour 2018, serait alors allègrement outrepassée, avec tous les impacts négatifs associés sur l'emploi et l'activité que les pouvoirs publics ne pourraient laisser s'installer".

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