Comment faire face aux enjeux économiques et écologiques ? C'est la question que se posent les acteurs de la filière Bois alors qu'ils pointent les dysfonctionnements de gestion de la forêt française. Détails.

Alors que la demande en bois est appelée à croître fortement, la manière dont est gérée la forêt française ne permettra pas de faire face aux enjeux économiques et écologiques à venir. C'est le constat des professionnels de la filière Bois, qui s'interroge sur le devenir de la forêt française.

 

Si le bois a gagné ses lettres de noblesse dans les constructions d'aujourd'hui, par son caractère écologique et esthétique notamment, il risque d'il y avoir, dans les années qui viennent, un grand écart entre l'offre et la demande. Pourtant, les directives du Grenelle de l'environnement sont claires : la France, qui dispose de l'une des plus importantes surfaces forestières d'Europe (15,5 millions d'ha) doit produire plus de bois et mieux en valoriser les usages. Ainsi, les Pouvoirs publics prévoient une augmentation de la récolte en bois de 12 millions de m3 en 2012, soit une hausse de 30 % par rapport au niveau actuel, et de 20 millions de m3 en 2020. Cette évolution doit profiter notamment au bois énergie et au bois construction, les qualités écologiques et techniques de ce matériau étant aujourd'hui reconnues. Au cours des prochaines années, l'utilisation du bois dans la construction doit être multipliée par dix.

 

Tempête 99 : des effets à long terme
Or, en 15 ans, la quantité de plants forestiers vendus est passée de 110 millions à 28 millions (hors pin maritime), ce qui ne permet ni de renouveler les surfaces exploitées annuellement en coupe rase, ni de faire face aux enjeux de l'industrie à l'horizon 2030, indique la filière. D'autant que la forêt française porte encore les stigmates de la tempête de 1999, et que sur les 525.000 ha ravagés, seuls 150.000 ha ont été reconstitués. Soit 30% de terres remises en production. La filière insiste sur le fait que la seule régénération naturelle ne suffira pas et reste incompatible avec les enjeux fixés.

 

En outre, la filière reconnaît que les investissements affectés à la forêt française sont parmi les plus faibles d'Europe. Loin derrière l'Allemagne, la Pologne ou la Turquie. La filière Bois réclame donc la mise en place d'une véritable stratégie forestière, intégrant la plantation, qui permettra de renforcer le dynamisme du secteur.

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