C’est en tout cas ce qu’estiment les banques de la zone euro qui s'attendent au premier trimestre 2005 à un repli de la demande de prêts immobiliers et pensent être plus strictes dans l'octroi de leurs crédits.

Ces résultats, tirés d’une enquête trimestrielle, sont de nature à rassurer la Banque centrale européenne (BCE) qui exprime une inquiétude grandissante face au risque de bulle immobilière dans certains pays de la zone euro, nourrie par le niveau historiquement très bas des taux d'intérêt.
"Pour le premier trimestre 2005, les banques qui ont répondu tablent majoritairement sur un durcissement des critères d'octroi de prêts immobiliers après les avoir assouplis au quatrième trimestre", souligne la BCE.
"Elles s'attendent également majoritairement à une baisse de la demande de prêts immobiliers par rapport au quatrième trimestre 2004", ajoute-t-elle.

L'institut monétaire se montre ces derniers mois de plus en plus inquiet face à la hausse des prix de l'immobilier dans des pays comme l'Irlande, la France ou l'Espagne. Une tendance nourrissant l'inflation qu'elle a pour tâche première de contenir.
"Le niveau très bas des taux d'intérêt alimente la demande de financements émanant du secteur privé", a ainsi indiqué jeudi son président Jean-Claude Trichet.

Au cours des derniers mois, "la demande de prêts au logement est demeurée soutenue, contribuant à la forte dynamique des prix de l'immobilier résidentiel dans plusieurs pays de la zone euro. La conjonction d'une liquidité abondante et d'une croissance soutenue du crédit pourrait, dans certains pays de la zone euro, être à l'origine de hausses insoutenables des prix sur les marchés de l'immobilier", a-t-il mis en garde.

Si cette bulle devait persister, elle pourrait fournir à la BCE un argument pour anticiper le début de son cycle de resserrement monétaire, attendu aujourd'hui à partir du deuxième semestre, font valoir certains économistes.
Le taux directeur de la BCE, actuellement de 2%, n'a plus bougé depuis juin 2003.

L'enquête de la BCE, réalisée à partir d'un sondage très précis auprès d'environ 90 instituts de la zone euro, montre a contrario que les banques commerciales s'attendent au premier trimestre 2005 à "une hausse significative" de la demande de prêts de la part des entreprises et de la demande de prêts à la consommation par les ménages, ce qui constitue un signe encourageant pour la reprise économique.

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