A Tours, après une mandature passée à droite, la gauche revient à la tête de la ville. Mais cette fois, c'est une personnalité issue des rangs d'Europe Ecologie-Les Verts qui mène la danse, Emmanuel Denis. Avec près de 55% des voix, il a remporté haut la main le second tour du scrutin qui l'opposait au maire sortant, Christophe Bouchet.

 

Aménagement urbain : renouer avec l'image de "jardin de la France"

 

Emmanuel Denis nourrit une ambition : faire de Tours une ville zéro carbone d'ici à 2040. Pour engager le territoire dans cette voie, plusieurs actions devraient être menées au cours du mandat. Et notamment en matière d'aménagement urbain.

 

Il souhaite notamment renouer avec l'image romantique de la ville, considérée un temps comme "le jardin de la France". Un "plan Canopée" doit ainsi rapidement voir le jour. Celui-ci prévoit notamment la plantation de 30.000 arbres sur la mandature ou encore la création de mini-forêts urbaines, de nouveaux parcs et d'espaces de fraîcheur dans chaque quartier.

 

Par ailleurs, toute nouvelle opération d'aménagement devra intégrer 30% de parcelles végétalisées. Un retrait de l'alignement pour les nouvelles constructions pourrait aussi être décidé, afin de favoriser la création de jardins d'accueil devant les bâtiments.

 

Au-delà de ce verdissement de la ville, l'équipe d'Emmanuel Denis souhaite rendre l'espace public plus accessible, en réaménageant les trottoirs et les places. Il est aussi question de l'adapter aux personnes âgées et à une pratique physique, en travaillant sur les chaussées, des revêtements, ou encore l'éclairage par exemple.

 

Des opérations d'urbanisme transitoire devraient voir le jour, afin d'accueillir temporairement dans des bâtiments et espaces vacants de nouvelles activités. Tout en cherchant à limiter les démolitions dans la ville, et à favoriser le réemploi des matériaux.

 

Côté grands projets, au moins l'un d'entre eux devrait être complètement remis à plat : la réhabilitation des Halles. Le but : le repenser intégralement en concertation avec les commerçants et les riverains.

 

Mobilité : vélo, tram et tram-train au programme

 

Parmi les premières mesures du mandat d'Emmanuel Denis, le nombre de pistes cyclables provisoires devrait être augmenté. Une manière de tester ces aménagements, alors même que le nouveau maire de Tours entend créer, durant la mandature, les 40 premiers kilomètres sécurisés d'un réseau express vélo.

 

La piétonnisation de certaines rues commerçantes du centre-ville pourrait être étendue. Un test grandeur nature devrait d'ailleurs avoir lieu pendant un mois, cet été.

 

Côté transports en commun, au-delà de la réalisation de la deuxième ligne de tramway, la nouvelle équipe municipale souhaiterait lancer une étude pour mettre en place un tram-train, qui pourrait notamment prolonger la première ligne de tram en passant par les voies SNCF. De nouveaux parkings relais devraient par ailleurs être créer.

 

Logement : privilégier la règle des trois tiers

 

En matière de logement, l'équipe d'Emmanuel Denis mise sur la mixité, l'adaptation et les nouvelles formes d'habitat. Ainsi, pour la construction de nouveaux logements, la règle des "trois tiers" - accession à la propriété, locatif libre, logements sociaux - serait privilégiée. Le bail réel solidaire sera par ailleurs un outil utilisé pour soutenir l'accès à la propriété des ménages modestes.

 

La municipalité cherchera aussi à promouvoir et développer les logements intergénérationnels, participatifs, coopératifs, pour lutter contre l'isolement de certaines populations et la perte d'autonomie. L'adaptation des logements pour accompagner les seniors et leur permettre de rester à leur domicile aussi longtemps que possible sera aussi poussée, tant dans le parc social que privé.

 

Enfin, l'équipe d'Emmanuel Denis dit vouloir lutter contre la spéculation immobilière et la bétonisation de certains quartiers. Pour l'y aider, elle compte s'appuyer sur l'établissement public foncier métropolitain.

 

Transition énergétique : environ 20M€ par an pour la rénovation des bâtiments publics

 

Les ambitions en matière de transition énergétique s'organisent autour de plusieurs axes. Tout d'abord, la rénovation thermique des bâtiments. Pour le patrimoine public, un plan devrait être défini, et concerner en premier lieu les écoles. Montant à investir : entre 15 et 20 millions d'euros par an. Les particuliers et les copropriétés pourraient, de leur côté, obtenir un soutien dans l'élaboration et le financement de leur projet de rénovation énergétique.

 

L'architecture dite bioclimatique sera valorisée, afin de concevoir des bâtiments mieux adaptés aux épisodes de canicule, et d'être plus économes en énergie.

 

Enfin, un projet de ferme photovoltaïque près de l'aéroport pourrait voir le jour.

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