TRANSITION. Les eurodéputés ont adopté une nouvelle loi visant à baisser les émissions de méthane du secteur de l'énergie afin de correspondre aux objectifs climatiques de l'Union européenne et d'améliorer la qualité de l'air. Une première sur le Vieux Continent.

Le Parlement européen vient de voter une nouvelle obligation pour les entreprises du secteur de l'énergie. La première loi, à l'échelle de l'Union européenne, visant à réduire les émissions de méthane issues de la production d'énergie a été adoptée ce 11 avril par 530 voix pour, 63 contre et 28 abstentions.

 

 

Avec ce texte, les eurodéputés entendent faire correspondre les engagements environnementaux du secteur avec les objectifs climatiques de l'UE et améliorer la qualité de l'air des États-membres. "Il s'applique aux émissions directes de méthane provenant des secteurs du pétrole, du gaz fossile, du charbon et du biométhane une fois qu'il est injecté dans le réseau gazier", explique un communiqué de Strasbourg. "Les exigences incluent également le pétrole, le gaz et le charbon importés à partir de 2027", peut-on encore lire.

 

Un puissant gaz à effet de serre

 

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui serait responsable d'environ un tiers du réchauffement climatique. Les Vingt-Sept s'étaient déjà engagés dans cette voie en signant l'Engagement mondial sur le méthane, un texte fixant pour objectif la baisse des émissions mondiales de ce gaz d'au moins 30% d'ici 2030, en comparaison à leur niveau de 2020. D'après les calculs des scientifiques, un tel recul pourrait contribuer à diminuer de plus de 0,2°C le réchauffement climatique d'ici la moitié du siècle.

 

 

"La réduction des émissions de méthane n'est pas seulement une action en faveur du climat, c'est aussi une amélioration de la qualité de l'air et un renforcement de la souveraineté énergétique de l'UE", a assuré l'eurodéputée allemande Jutta Paulus (écologiste), par ailleurs corapporteure de la loi. "Jusqu'à présent, le méthane était l'angle mort de nos politiques climatiques. Désormais, nous nous attaquons non seulement aux émissions de méthane intrinsèques, mais nous incluons également celles qui proviennent de nos importations en combustibles fossiles", a complété son collègue français Pascal Canfin (libéral), lui aussi corapporteur.

 

Le texte doit désormais être ratifié par le Conseil européen (représentant les gouvernements des Vingt-Sept). Il sera ensuite publié au Journal officiel de l'UE pour une entrée en vigueur "20 jours plus tard".

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