La ministre de l'Ecologie a lancé le 2e appel d'offres pour l'éolien offshore qui débouchera sur la construction de deux grands parcs marins au large du Tréport (Seine-Maritime) et de l'île de Noirmoutier (Vendée), pour une capacité totale de 1.000 MW.

Après le solaire, la filière éolienne attendait également un geste du gouvernement. Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, a donc annoncé le lancement prochain du 2e appel d'offres pour l'éolien offshore, qui était espéré depuis plusieurs mois par les professionnels. Deux parcs seront donc construits, un au large du Tréport (Seine-Maritime) et l'autre au large de Noirmoutier (Vendée). Le premier était initialement inclus dans le premier appel d'offres mais n'avait finalement pas été attribué. D'une puissance totale de 1.000 MW, les parcs éoliens comprendront entre 80 et 100 machines chacun, sur des zones maritimes de plusieurs dizaines de km² dans la Manche et l'océan Atlantique. Ils rejoindront, en 2021-2023, les quatre premiers parcs de Courseulles (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), d'une puissance totale de 2.000 MW.

 

Rappelons que la France a pour objectif d'atteindre, en 2020, les 6.000 MW d'éolien marin, alors que les six parcs en projet, n'atteignent pour l'instant que la moitié de ce chiffre. Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) prévient donc logiquement, dans un communiqué : "Pour y parvenir, un troisième appel d'offres devra être lancé prochainement en bénéficiant du retour d'expérience des premières phases". Le gouvernement, quant à lui, confirme sa volonté de "soutenir les plans industriels existants, en particulier pour la construction d'usines sur le territoire français". Car c'est là un des enjeux majeurs. Areva, qui fournira le parc de Saint-Brieuc, et Alstom, ceux de Courseulles, Fécamp et Saint-Nazaire, ouvriront des unités de production et des ateliers de maintenance au Havre et à Cherbourg, redonnant ainsi de l'air à des ports industriels en situation précaire.

 

"Sécuriser les 10.000 emplois industriels attendus"
Pour Jean-Louis Bal, le président du SER, "l'énergie éolienne, dans ses composantes terrestres et maritimes, joue un rôle stratégique en termes de production d'énergie et de création d'emplois puisque l'atteinte des objectifs 2020 permettra de créer 50.000 emplois supplémentaires et de fournir 10 % de notre électricité". Le second appel d'offres offshore génèrera des investissements d'environ 3,5 Mrds €, selon le ministère, "permettant de sécuriser les 10.000 emplois industriels directs attendus grâce au développement de cette filière d'avenir". Une ambition qui a un coût : 500 M€ par an pour la collectivité.

 

Trois critères joueront dans le choix des opérateurs qui seront sélectionnés lors de ce 2e appel d'offres : "la qualité du projet industriel et social" (qui représentera 40 % de l'évaluation), "le prix d'achat de l'électricité proposée" (40 %) et "le respect de la mer et de ses usages" (20 %). Le délai d'instruction des dossiers a par ailleurs été rallongé, passant de 2 à 4 mois, afin de s'assurer de leur qualité. Le SER, s'il salue l'annonce de second appel d'offres comme "une très bonne nouvelle pour la dynamique industrielle de la filière", déclare également, par la voix de son président : "Nous attendons avec impatience les mesures d'urgence pour l'éolien terrestre, que nous avons proposées dans notre Livre Blanc". Le ministère rappelle que le débat national sur la transition énergétique permettra de définir un cadre prévisible, stable et durable pour le développement de l'énergie éolienne dans la perspective de l'objectif fixé par le Président à l'horizon de 2025.

actionclactionfp