Elle aura fait l'effet d'une bombe… à retardement. Une semaine après la parution de l'enquête de l'UFC-Que choisir sur la fiabilité des diagnostiqueurs de la rénovation énergétique, la Fédération française du bâtiment et l'Ordre des Architectes réagissent. Enquête à charge pour les uns, en parfait accord pour les autres, le principe d'éco-conditionnalité a déjà du plomb dans l'aile. Détails.

Suite à une enquête sur la fiabilité des diagnostiqueurs de la rénovation énergétique des logements, UFC-Que choisir s'est montrée particulièrement déçue des résultats observés, à un tel point qu'elle réclame même une totale refonte du système d'aide qui, dans l'état actuel, représenterait "un vrai gaspillage". Manque de professionnalisme des intervenants, voire laxisme dans certains cas, qui entraîneraient des propositions de travaux parfois "incohérentes", absence d'approche globale en matière de prescription de travaux, informations à minima sur les aides disponibles… Bref, un tableau assez sombre de l'état du marché de la rénovation énergétique, alors que les décrets sur l'éco-conditionnalité sont attendus très prochainement et que les professionnels multiplient les démarches pour être Reconnus Garant de l'Environnement (RGE).

 

Des conclusions erronées, selon la FFB
"Cet organisme jette l'opprobre sur toute la profession", s'insurge la FFB. Qui déplore "une enquête à charge" qui "tente de démontrer la piètre performance des professionnels". La Fédération, qui juge les "conclusions erronées" de l'étude, regrette surtout "qu'au moment où les pouvoirs publics et les organisations professionnelles du secteur conjuguent leurs efforts pour redonner progressivement confiance aux particuliers, l'UFC-Que Choisir, sans chercher à échanger avec la profession, se livre à un tel exercice dévastateur". Et de rappeler la création des Pros de la performance énergétique® en 2009.

 

Qualification RGE insuffisante, proteste le Cnoa
En revanche, autre son de cloche du côté des architectes, qui se disent "en parfait accord avec cette étude". Dans un communiqué, l'Ordre des architectes (Cnoa) en profitent pour redire que "la procédure de qualification RGE mise en place pour les artisans et les entrepreneurs ne saurait suffire à réussir la réhabilitation énergétique du parc (…)". Une aubaine également pour rappeler que "l'architecte et la maîtrise d'œuvre ont seuls, la capacité d'élaborer ce projet global qui répondra aux objectifs de performance énergétique du bâtiment". La mise en cause des professionnels donne aussi du grain à moudre aux architectes, qui tonnent que "le recours à l'architecte constitue une véritable garantie de qualité pour le consommateur".

 

A l'idée d'un "architecte énergéticien" évoquée par l'étude, le Cnoa enfonce le clou : "Les architectes et leur équipe de maîtrise d'œuvre sont prêts et enthousiastes pour cette mission".

 

Les professionnels sauront-ils surmonter ces désaccords pour faire aboutir le vaste projet de la rénovation thermique ? A suivre…

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