DRAME. Le lundi 18 novembre 2019, un pont métallique reliant Mirepoix-sur-Tarn et Bessière (Haute-Garonne) s'est effondré, faisant deux victimes. La secrétaire d'Etat à la transition écologique Emmanuelle Wargon a assuré mardi que le gouvernement était prêt à modifier des dispositions sur la sécurité des ponts en fonction des résultats des investigations.

Le procureur de la République a confirmé ce mardi 19 novembre les premières hypothèses relatives à l'effondrement d'un pont métallique en Haute-Garonne. Lors d'une conférence de presse, il a annoncé qu'un "véhicule lourd" était la cause "apparente" de l'accident. "C'était un camion de gabarit hors normes, le pont a craqué", affirmait plus tôt dans la journée à l'AFP Éric Oget, maire de Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne). Selon lui, au lendemain de l'effondrement du pont métallique reliant sa ville à celle de Bessière faisant deux morts, les causes sont claires : parmi les véhicules traversant le pont au moment du drame se trouvait un "porte-char dont le poids total a été estimé à plus de 40 tonnes par les plongeurs de la gendarmerie", là où le pont ne pouvait supporter que 19 tonnes. De plus, selon le président de la communauté de communes, Jean-Marc Dumoulin, le passage de camions en surpoids "n'était pas exceptionnel sur l'ouvrage. Ce qui aurait pu le fragiliser", rapporte l'AFP. On voyait "de temps en temps des camions qui dépassaient probablement" la limite autorisée, assurait également Eric Oget dès lundi.

 

L'autre hypothèse évoquée au moment de l'accident concernait l'état du pont. Mais la secrétaire d'Etat à la Transition écologique Emmanuelle Wargon, qui s'était rendue sur les lieux la veille, avait expliqué que l'ouvrage "a été contrôlé sous la responsabilité du département en 2017, plus une visite de contrôle en 2018. Les procédures étaient donc respectées et les entretiens bien faits". Il apparaît donc logique que le Conseil départemental ait écarté, quelques heures après le drame, la piste d'un non-respect des procédures de surveillance.

 

A ce jour, deux enquêtes sont ouvertes : une judiciaire et une technique. Elles ont pour objectif de "savoir si on a un problème de structure sur ce pont et s'il faut surveiller différemment les ponts de ce type ou tous les ponts", a indiqué la secrétaire d'État. Emmanuelle Wargon a assuré mardi que le gouvernement était prêt à modifier des dispositions sur les ponts en fonction des résultats des investigations. "S'il faut changer les choses, on le fera", a-t-elle dit, en mentionnant un renforcement de la signalisation. L'État "aidera au cas par cas" les communes à remettre en état des ponts qui en auraient besoin, a-t-elle ajouté.

 

Elle a relevé que l'État allait ainsi suivre une des propositions du rapport du sénateur centriste Hervé Maurey sur les ponts en France. Le drame "illustre malheureusement" les conclusions de la mission d'information sénatoriale sur la sécurité des ponts, à savoir qu'il y a "une vraie dangerosité de l'état de nos ponts", avait déclaré lundi M. Maurey, son président. Mise en place après l'effondrement du viaduc autoroutier de Gênes (Italie), qui a fait 43 morts en août 2018, la mission a estimé qu'au moins 25.000 ponts français "sont en mauvais état structurel", et appelé fin juin à "un "plan
Marshall" pour éviter un drame".

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