Pas moins de six groupes ont été reconnus coupables d'avoir participé à une entente illicite sur les prix et le marché du ciment en Pologne depuis au moins onze ans. La justice polonaise vient de leur infliger l'amende la plus sévère dans ce genre d'affaire.

«Les plus grands producteurs de ciment en Pologne se sont partagé le marché polonais au moins depuis 1998», a dénoncé jeudi l'Office de protection des consommateurs et de la libre concurrence (UOKiK) de Pologne. Six producteurs majeurs de ciment dans ce pays viennent en effet d'être condamnés à une amende record de 411 millions de zlotys (100 millions d'euros) pour entente illicite sur les prix. Il s'agit de l'amende maximale prévue par la loi polonaise, soit 10% du chiffre d'affaires annuel des groupes concernés.

 

Les cimentiers fixaient entre eux les parts attribuées à chacun, les prix minimum, ainsi que le montant des hausses et le calendrier de leur application, selon l'UOKiK, qui indique que ce cartel est né pendant l'ère communiste. A cette époque, dans une économie centralisée, les producteurs locaux de ciment décidaient ensemble du développement du marché. Mais les groupes ont continué ces pratiques après leur privatisation dans les années 1990.

 

Les sociétés concernées par l'amende sont le groupe Ozarow contrôlé par l'irlandais CRM, Cemex Polska, une filiale du cimentier mexicain, Dyckerhoff Polska contrôlé par l'italien Buzzi Unicem, et les cimentiers polonais Warta et Odra. Le groupe français Lafarge, «le premier à avoir fait une déclaration de coopération et à avoir demandé l'abandon des poursuites à son égard» a été exempté d'amende.

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