La dernière étude d'Euler Hermès envisage une hausse de2% du nombre de défaillances d'entreprises françaises en 2010, par rapport à un niveau déjà record cette année. Par rapport à ses confrères européens, les pays de l'Hexagone sont moins sinistrés du fait de leur mode de financement. Explications.

L'assureur-crédit Euler Hermès vient de publier ses derniers chiffres quant au nombre d'entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire. Ainsi, près de 68.600 entreprises françaises seraient dans ce cas l'an prochain, ce qui marquerait une hausse de 2% par rapport à 2009, qui a enregistré son niveau le plus haut avec un bond de 17%. Toutefois, si l'on considère les chiffres des autres pays d'Europe, la France serait la moins sinistrée. En effet, les défaillances augmenteraient de 5% dans la zone Euro en 2010, selon Euler hermès, avec un taux de 9% rien qu'en Allemagne (contre 15% en 2009).
Pour expliquer la « performance » de la France, Euler Hermès s'appuie sur le mode de financement des entreprises qui a pesé dans la balance. « La part importante de la dette non financière des PME françaises a compensé la restriction bancaire et a permis d'amortir la crise de financement », estime Karine Berger, directrice des études de l'assureur-crédit, cité dans le quotidien Les Echos. Ce qui signifie qu'en France, la crise économique a été un facteur plus important de défaillance que la crise financière pour les entreprises en 2008-2009. De fait, les PME françaises ont eu moins recours au crédit bancaire que d'autres entreprises européennes et se sont financées plutôt auprès de leurs fournisseurs, précisent les Echos.

 

Principales causes
Concernant les causes réelles des défaillances, Euler hermès évoque d'abord les chutes de chiffres d'affaires et la perte de profitabilité. Viennent ensuite un trop fort endettement ou un besoin en fonds de roulement trop élevé. Ainsi, en accordant des délais de paiement plus longs, les entreprises françaises ont pris à leur charge une partie du choc financier de 2008-2009, souligne Euler hermès.
« La reprise de l'économie mondiale prévue en 2010 sera lente et fragile car les demandes intérieures des grands pays industrialisés seront affaiblies par la montée du chômage et les incertitudes sur le pouvoir d'achat des ménages, explique Karine Berger. La production ne devrait retrouver son niveau d'avant la crise qu'à partir de 2011. La conséquence directe de cette faible reprise est que les défaillances d'entreprises resteront à des niveaux élevés en 2010. En effet, les entreprises ne parviendront pas à renouer avant 2011 avec la rentabilité d'avant la crise. La chute de leurs chiffres d'affaires nécessite encore de lourds ajustements. »

actionclactionfp