La dernière enquête mensuelle de l'Insee révèle une amélioration du climat conjoncturel dans le secteur du bâtiment. Toutefois, les baisses tant dans l'emploi, les carnets de commandes que sur les prix devraient se poursuivre, selon les entrepreneurs interrogés.

Si le climat conjoncturel s'améliore, comme l'indiquent les entrepreneurs interrogés en juillet par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), l'enquête révèle néanmoins des sources d'inquiétude pour l'avenir bien concrètes.

 

Alors que le premier semestre 2010 entrevoit quelques éclaircies dans l'activité du bâtiment, à en croire la Capeb ou la FFB, les entrepreneurs confirment cette amélioration pour le mois de juillet. Ainsi, « l'indice synthétique du climat des affaires progresse de deux points, à 94, tandis que l'indice de retournement se situe dans la zone favorable », explique l'enquête. De même, le repli de l'activité tend à se modérer, comme l'ont constaté les entrepreneurs, qui sont moins nombreux qu'en juin à indiquer que leur activité s'est récemment contractée. Cette modération devrait se poursuivre dans les mois à venir, selon les anticipations.

 

Les nuages persistent
Cependant dans ce climat plus avantageux, des zones sombres persistent. C'est le cas de l'emploi, qui devrait reculer au cours des trois prochains mois, alors même que les entrepreneurs viennent de constater une atténuation de la réduction de leurs effectifs ces derniers mois. Du côté des carnets de commandes, ils sont toujours jugés largement inférieurs à la normale. En juillet, ils permettent d'assurer 6.4 mois d'emplois à temps plein des effectifs, un chiffre stable depuis plusieurs mois, indique l'enquête. En termes d'augmentation de la capacité de production, 20% des entrepreneurs interrogés déclarent ne pas pouvoir accroître la leur, tandis que 50% des entreprises continuent d'éprouver des difficultés à recruter. Enfin, la baisse des prix est un phénomène qui va perdurer, estiment les entrepreneurs du BTP, dont la situation de trésorerie se stabilise pourtant. Mais, l'obstacle principal demeure les délais de paiement de la clientèle qui s'allongent.

 


Quid de l'industrie ?

 

L'insee a également analysé le comportement des industries manufacturières, dont le moral s'affiche au plus haut en juillet, et ce pour la première fois depuis deux ans, pour atteindre un indice de 98 points. Mars 2009 avait enregistré son plus bas niveau, avec 70 points. « La production a visiblement accéléré, ce qui laisse augurer d'une fin de deuxième trimestre tout à fait honorable », a commenté un économiste du cabinet Xerfi. Un enthousiasme qu'il souhaite toutefois tempérer car « la situation n'est toujours pas revenue à la normale dans l'industrie française ». Interrogés dans l'enquête mensuelle, les entrepreneurs du secteur jugent que leur activité passée a progressé, mais que les carnets de commandes sont toujours peu fournis, et que leurs perspectives de production devraient se détériorer dans les mois à venir. En revanche, ils jugent l'activité de l'industrie dans son ensemble plus favorable. (Avec AFP)

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