ETUDE. La dernière synthèse de l'Observatoire de l'habitat démontre qu'en terme de logement, les villes moyennes sont prises en étau entre métropolisation et périurbanisation, et se montrent mieux loties en logement sociaux, au détriment de la construction neuve.

Co-rédigée par Villes de France, la Banque des territoires, l'Union sociale pour l'habitat et Enedis, la synthèse 2019 de l'Observatoire de l'habitat tente de dresser les dernières tendances du logement dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants. Dans un panorama de l'habitat public comme privé, les villes moyennes montrent qu'elles ne sont pas si mal loties, mais pâtissent de la métropolisation et la périurbanisation où les constructions neuves sont privilégiées.

 

Cependant, ces communes n'ont rien à leur envier en ce qui concerne le parc locatif social. "Mieux dotées" en la matière, les villes moyennes consacrent "un peu moins d'un quart" de leur parc global aux logements sociaux, malgré une proportion moins importante de propriétaires occupants comparée à la moyenne nationale.

 

Ce parc, certes plus "vieillissant" (45% de constructions d'avant 1975), se montre "plus performant sur le plan énergétique que le parc privé", indique l'étude, citant une "prédominance" de l'étiquette D sur près des 2/3 du parc social.

 

"Faible dynamique" de construction

 

Mais ces étiquettes sont à interpréter à travers le prisme des ménages qui occupent ces logements. L'étude de Villes de France affirme que les communes membres de son réseau "accueillent davantage de ménages aux ressources faibles, en dessous des plafonds très sociaux, que dans le reste du territoire national". Ce qui pose la question de la rénovation énergétique des bâtiments et de la précarité de propriétaires occupants.

 

A cela, s'ajoute un intérêt modéré pour construire dans ces villes, dont l'indice de construction "est légèrement plus faible (…) par rapport à la France métropolitaine et des EPCI de rattachement". Au-delà d'un plus grand appétit pour la construction neuve en métropole, la "faible dynamique" dans les villes moyennes se justifie par des données démographiques qui vont dans ce sens, et "la possible reconquête du parc existant" entrepris par ces territoires.

 

Les villes moyennes se trouvent ainsi prises en étau entre métropoles saturées, et territoires de moins de 20.000 habitants, témoins de la "périurbanisation" et qui offrent de nombreux avantages en terme de foncier et de coûts de construction.

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