CONJONCTURE. La Fédération nationale des travaux publics a repris la publication de ces baromètres mensuels de l'activité, après une interruption durant la crise sanitaire. Les données pour le mois d'avril confirment ainsi un effondrement de tous les indicateurs.

La chute a été rude. Elle est même qualifiée d'historique par la FNTP. L'organisation professionnelle reprend progressivement la publication de ses bulletins de conjoncture mensuels, interrompue durant la crise sanitaire au profit d'enquêtes auprès des entrepreneurs. Fin juillet, ce sont les données pour le mois d'avril qui sont tombées. Et ils confirment bel et bien le ressenti du secteur durant la crise.

 

Au plus fort de la crise sanitaire, durant ce mois entièrement sous confinement, l'activité des travaux publics a ainsi dégringolé : le montant des facturations était inférieur de 54,2% par rapport à l'année précédente. Et les travaux réalisés affichent également une baisse de près de 37% par rapport au mois de mars 2020, alors que le début du confinement avait déjà fait perdre 30% d'activité au secteur.

 

Des marchés en chute libre

 

En cumul sur les quatre premiers mois de l'année, les travaux réalisés s'écroulent de 18,4%. Une tendance qui ne devrait pas s'améliorer avec les chiffres à venir du mois de mai, encore partiellement confiné, prévient la FNTP.

 

Ce n'est pas mieux du côté des marchés publics. Alors que le premier trimestre cumulait un ralentissement dû à l'approche des élections municipales et les premiers impacts liés à la crise sanitaire (-19% vs le premier trimestre 2019), sur le seul mois d'avril, les marchés conclus par les entreprises du secteur étaient en très net repli : -43%. En cumul depuis janvier 2020, la baisse des prises de commandes est de près de 26%.

 

Des pertes d'emplois "minimisées"

 

L'emploi a pu être relativement préservé durant la période, grâce notamment au dispositif d'activité partielle, "largement utilisé par les entreprises de travaux publics", souligne la FNTP. La perte d'emplois permanents s'en trouve ainsi "minimisée", reculant de 0,9% en avril par rapport à mars 2020. Sur les quatre premiers mois de l'année, la tendance reste ainsi à la hausse, les effectifs ouvriers progressant de 2% sur un an.

 

Le nombre d'heures travaillées a, en revanche, drastiquement baissé en avril : -61% sur un an, -27% environ depuis janvier. Et l'intérim est particulièrement touchée, avec une chute des heures de 33% sur le début de l'année.

 

La crise a donc bel et bien frappé de plein fouet le secteur des travaux publics. Et la FNTP prévient : "l'écroulement de l'activité en avril a de lourds impacts et ne pourra être compensé d'ici à la fin de l'année". Alors que l'organisation professionnelle prévoit déjà un effondrement de l'activité de 15 à 20% en 2020, elle s'inquiète par ailleurs "de voir son scénario le plus pessimiste se concrétiser". En cause : une commande publique qui peine à se redresser depuis le déconfinement.

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