Les groupes français de BTP Bouygues et Vinci ont publié simultanément, mardi, leurs résultats pour l'exercice 2008. Si les deux géants affichent des résultats en hausse de plus de 9%, ils anticipent néanmoins des baisses dans certaines activités, notamment pour les filiales immobilières et autoroutières.

Les deux géants français du BTP ont annoncé mardi les résultats de l'exercice 2008 avec des chiffres quasi similaires : des résultats nets en hausse de 9% à 1,501 milliard d'euros pour Bouygues et 9,4% à 1,591 milliard d'euros pour Vinci. Leurs chiffres d'affaires respectifs s'élèvent à 32,7 milliards d'euros (+11%) et 33,9 milliards d'euros (+9,9%).

 

En progression de 8% sur 12 mois au 31 décembre, le carnet de commandes de Vinci représente 10 mois d'activité et «se maintient à niveau». Chez Bouygues, le carnet de commandes de l'activité construction est également en progression, de 9%. Mais Colas, la filiale «routes» du groupe diversifié, a observé un repli de 11% de son carnet de commandes, «lié notamment au non-renouvellement de grands contrats à l'international», précise le groupe. La branche «immobilier» subit également une baisse des prises de commandes de l'ordre de -21%, avec un carnet s'établissant à 3,2 milliards d'euros, soit 13 mois de travail. Bouygues immobilier a par ailleurs réalisé un chiffre d'affaires de 2,9 millions d'euros en 2008, en nette hausse de 41% «due au niveau élevé des réservations de 2006 et 2007».

 

«Effets de la crise»
Mais les réservations de logements et immobilier d'entreprises ont subi en 2008 une forte baisse de 45%. Le résultat net de cette activité s'établit à 105 millions d'euros, en recul de 15%. «Cette diminution de la rentabilité, accentuée au quatrième trimestre, est liée aux effets de la crise et au lancement d'un plan d'action visant à donner la priorité à l'écoulement des programmes de logements en cours, à ajuster les coûts opérationnels et à adapter l'offre aux nouvelles conditions de marché», estime le groupe.

 

Perspectives
«Le contexte économique incertain conduit Bouygues et ses métiers à faire preuve de pragmatisme et de réactivité», a indiqué le groupe, qui envisage pour 2009 un chiffre d'affaires en baisse de 3%. Pour sa part, Vinci indique vouloir donner «priorité aux marges sur les volumes», une stratégie qui «pourrait conduire à une légère baisse du chiffre d'affaires» dans le secteur du «contracting» (travaux). Le groupe anticipe également «une probable stabilisation des recettes de péage de ses filiales autoroutières».

 

Dernière similarité dans les résultats de Vinci et Bouygues, les deux groupes affichent les mêmes messages d'optimisme pour l'année 2009. Vinci «aborde l'année avec sérénité, confiance et vigilance». «Le modèle du groupe, conjuguant les activités de projets (contracting) et la gestion d'infrastructures dans le cadre de contrats de long terme (concessions), démontre sa capacité de résistance». Bouygues s'estime également «bien armé pour traverser la crise», grâce à «la diversité de ses métiers et de ses positions géographiques». Le groupe compte notamment sur «un marché mondial des infrastructures en croissance, soutenu par des tendances profondes et des besoins fondamentaux».

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