L'organisme de certification des vitrages a profité du salon Equip'Baie pour tenir une conférence sur le thème des vitrages certifiés et du développement durable.

En présence de Dominique Bidou, président de l'association HQE (haute Qualité Environnementale), Dominique Sellier, chargé de mission HQE à l'Agence Régionale de l'Environnement et des Nouvelles Energies (ARENE) d'Ile-de-France, de Pierre Troadec, président de la Commission Environnement à l'Association industrielle des matériaux et composants de construction (AIMCC) et de Paul Laffont, directeur de l'Environnement et de la Normalisation à Saint-Gobain Glass, Philippe Nivard, président de Cekal, a vanté les mérites du double vitrage peu émissif.

Depuis son agrément le 12 juin 1989 par le ministère de l'Industrie, Cekal est l'organisme certificateur des vitrages en France. Accréditée par le Cofrac, cette association couvre 95% de la production française, certifie la durabilité des vitrages, leurs performances thermiques et acoustiques. En France comme en Europe, 160 centres de production sont certifiés, ce qui représente 20 millions de mètre carré par an.

Si le secteur de la production de verre plat est très contrôlé, car pollueur, et soumis à des autorisations préfectorales, celui de la transformation est bien moins polluant. Comme l'a souligné Paul Laffont, " dans la transformation, il n'y a pas de cheminée. L'utilisation de l'eau, en grande quantité, permet un recyclage, et le peu de déchet peut être réintroduit dans la chaîne de production ".

Paul Laffont a ensuite insisté sur l'intérêt du double vitrage peu émissif (VPE), estimant que ce dernier, permettant " une très faible déperdition thermique, est économe en énergie ". " Plus de 2% des émissions de CO² et des pertes d'énergie pourraient être supprimés si l'usage du double VPE était généralisé dans tout le parc du vitrage en France, puisque pour 1m², c'est 100KW/H économisés chaque année ", a-t-il souligné. Ce dernier chiffre est à multiplier par les 15 millions de mètres carrés que représente le vitrage en France.

" Les vitrages ont ceci de particulier que les impacts positifs qu'ils représentent pendant leur utilisation compensent et bien au-delà les nuisances au cours de leur fabrication ", a également expliqué le directeur de l'Environnement et de la Normalisation à Saint-Gobain Glass. " C'est tout l'intérêt de l'analyse de cycle de vie. Le rapport entre les économies d'énergies que les doubles VPE entraînent dans les bâtiments et le surplus d'énergie nécessaire à leur fabrication est de 1 à 1000 ", a-t-il poursuivi, graphique à l'appui.

Une telle démonstration laisse en suspens la question de savoir pourquoi ce processus n'est pas davantage généralisé. Dominique Bidou y répond en invoquant le fait que " le développement durable est une transition nécessaire, mais qu'elle nécessite une certaine pression ". Selon ce dernier, " d'ici un siècle, il faudra revenir au système de flux, et non pas au système de stock établi à l'époque de la révolution industrielle ", parce que les matières premières vont se raréfier.

Cette idée d'urgence a été reprise par Dominique Sellier. D'après une étude menée par l'Arene sur la seule région d'Ile-de-France, si l'approche HQE était généralisée sur l'ensemble du parc de bâtiments réhabilités ou construits entre 1999 et 2010, on obtiendrait 30% d'économie d'énergie dans le résidentiel et le tertiaire, 40% de l'objectif de réduction des gaz à effet de serre, 16% d'économie d'eau potable, 40.000 emplois seraient créés, directement ou non, et 230 euros d'économie sur les coûts annuels d'exploitation et de maintenance par habitant, soit autant que la contribution annuelle au budget du conseil régional.

D'après Paul Laffont, le double VPE ne représente qu'un surcoût de 7 euros à la sortie d'usine, " ce qui est totalement insignifiant aux vues des résultats ", a-t-il insisté.

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