France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Belgique, Finlande ou encore République tchèque… autant de pays européens non épargnés par les « températures tropicales », largement au-dessus de 30°C. Tandis que les gouvernements prennent des mesures pour lutter contre la canicule, les entreprises du BTP doivent aménager les horaires de travail de leurs ouvriers. EDF doit quant à elle acheter son électricité à l’étranger.

Alors que les fortes chaleurs ravivent l’épisode canicule de l’été 2003, qui avait fait 30.000 morts en Europe, dont près de 15.000 en France, les pays européens déploient des mesures drastiques pour lutter contre les températures élevées.

La canicule touche un bon quart de l’Hexagone, principalement le sud-ouest, comme à Bordeaux, avec 38°C, et Paris, où le thermomètre a grimpé jusqu’à 35°C mardi après-midi. Météo France maintient ainsi onze départements en plan d’alerte canicule.
Les pouvoirs publics français, précédemment accusés de n'avoir pas réagi rapidement, ont multiplié les alertes. Hôpitaux, services d'urgence et maisons de retraite sont sur le pied de guerre. La vague de chaleur a toutefois fait à ce jour trois victimes, deux de plus de 80 ans et un ouvrier de 53 ans.
Du côté du secteur du BTP, la canicule conduit employeurs et salariés à aménager les conditions et les rythmes de travail. « Il est difficile de travailler par grand froid mais on peut au moins allumer un feu. Contre la chaleur, en revanche, il n'y a que la clim' et quand on travaille en plein air, c'est compliqué », souligne Jacques Vallet, secrétaire général de la fédération CGT du BTP. Et d’ajouter : « La canicule n'a jamais entraîné, à ma connaissance, de retard dans les chantiers mais elle oblige à revoir les horaires de travail ».
Fayat, groupe de travaux publics en charge de la construction du tramway bordelais, a ainsi « modifié les horaires, de 07H00 à 14H30 », indique une porte-parole. A Toulouse, l'entreprise de BTP Malet, qui goudronne le parvis du nouveau Palais des sports, a elle aussi procédé à un aménagement d'horaires. « Le goudron que nous épandons sort des camions à plus de 210 degrés et l'enrobé à 180 degrés », explique Philippe Restes, chef de chantier. Ainsi, « nous avons démarré un jour à 06H30 du matin au lieu de 8 heures pour profiter de la fraîcheur, mais des riverains se sont plaints ». L'entreprise a donc dû renoncer à ces plages horaires plus matinales.
De son côté, la direction de l'usine sidérurgique Arcelor à Dunkerque (59), où la température dans les hangars atteint 40 à 45°C et grimpe de façon exponentielle devant les coulées pouvant atteindre jusqu’à 1.300°C, reconnaît que les « conditions de travail sont plus difficiles », même pour des « salariés habitués à des hautes températures ». Elle a ainsi décidé de fournir de l'eau en quantité plus importante.

L’Europe suffoque

Outre Rhin, les météorologues ont annoncé que jeudi pourrait être la journée la plus chaude de l'année avec une température record attendue de 38°C. Le mois de juillet pourrait ainsi compter parmi les plus chauds depuis un siècle, ajoutent-ils.
Les Britanniques sont eux aussi écrasés par la chaleur. Londres, peu habituée aux températures élevées, a tout de même enregistré 33°C et jusqu’à 52°C dans des bus de la City, dépourvus de climatisation.
Parallèlement, la chaleur a fait deux victimes en Espagne. Un maçon est décédé dimanche à Murcie (sud), ainsi qu’un homme de 44 ans qui faisait des travaux au soleil en Galice (nord). Les températures frôlent les 40°C dans plusieurs régions depuis la première semaine de juillet. Bien que de telles températures ne soient pas inhabituelles, l’alerte rouge ou orange a toutefois été déclenchée dans sept régions. Tirée par le fonctionnement des climatiseurs, la consommation d'électricité a pour sa part atteint lundi un niveau record.
Le nord de l’Europe n’est pas en reste ! En Belgique, l'Institut royal météorologique a annoncé des « températures tropicales », allant de 29 à 33°C, avec des pointes à 35°C en Campine (nord). Aux Pays-Bas, la température dépasse quant à elle les 30°C depuis plus de trois jours. La Finlande enregistre des températures proches en juin et juillet des records historiques, dépassant les 30°C. La République tchèque attend pour sa part des températures pouvant atteindre 36°C en fin de semaine.
Les scientifiques estiment que cette canicule s'inscrit, même s'il n'y a pas un lien direct établi, dans le processus global du réchauffement de la planète et d'un « dérèglement » du climat, qui peut se traduire par des étés très chauds.

EDF se fournit à l’étranger

EDF subit également les fortes chaleurs. « En période estivale, les ressources en eau, indispensables à la production hydraulique et qui interviennent également dans le nécessaire refroidissement des réacteurs nucléaires et des centrales thermiques sont naturellement plus faibles », indique EDF dans un communiqué. Les très fortes chaleurs affectent également les capacités de production d’électricité. Les conditions climatiques liées à la hausse de la consommation d’électricité ont en effet engendré un déficit de production
Le groupe a ainsi été contraint d’acheter 2.000MW « de manière préventive (…) pour faire face à une situation qui pourrait perdurer dans les jours à venir ».

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