INFRASTRUCTURES. La Société du Grand Paris (SGP) a adopté jeudi 22 mars 2018 un deuxième budget rectificatif pour l'année qui doit permettre de poursuivre la réalisation du métro régional selon le nouveau phasage annoncé par le gouvernement fin février.

La Société du Grand Paris (SGP) a pris acte de la volonté du Gouvernement de décaler les chantiers liés au Grand Paris Express. L'organisme vient en effet d'adopter un budget rectificatif, pour 2018, de 6,4 milliards d'euros en autorisations d'engagement et 2,92 milliards en crédits de paiements. Ces sommes visent notamment à financer la notification des marchés des systèmes et des sites de maintenance de la ligne 15 Sud -actuellement en construction-, ainsi que la poursuite des travaux de génie civil, qui concernent en particulier la construction de la ligne 16 vers Clichy-Montfermeil.

 

Il comprend également une enveloppe destinée à des travaux sur le réseau francilien, notamment le prolongement de la ligne E du RER et de la ligne 11 du métro. L'établissement public chargé de réaliser le Grand Paris Express avait déjà modifié son budget en juillet de façon à pouvoir lancer la construction des prolongements de la ligne 14 au nord et au sud, ainsi que du tronc commun des lignes 16 et 17 entre Saint-Denis Pleyel et Le Bourget RER, stratégiques pour les jeux Olympiques de 2024.

 

Le Gouvernement veut réduire les coûts de 10%

 

Long de 200 km, le Grand Paris Express comprend quatre lignes nouvelles de métro automatique, numérotées de 15 à 18, ainsi que des prolongements de la ligne 14. Le projet ayant rencontré des difficultés techniques, humaines et financières, le gouvernement a annoncé un nouveau calendrier le 22 février: il a confirmé l'objectif de mise en service en 2024 pour certaines lignes (d'Orly à Saint-Denis via Paris et de Saint-Denis à Clichy-Montfermeil), mais a entériné d'importants retards pour d'autres tronçons et demandé une réduction des coûts d'environ 10%.

 

Les présidents de sept départements d'Ile-de-France (tous sauf Paris) ainsi que la présidente du conseil régional Valérie Pécresse ont voté contre le budget modificatif jeudi, pour marquer "leur désapprobation à l'encontre de la désinvolture choquante avec laquelle le gouvernement instrumentalise la Société du Grand Paris pour masquer le non-respect de ses engagements". Ils ont notamment expliqué dans un communiqué commun qu'ils protestaient contre l'absence de débat sur les décisions gouvernementales au conseil de surveillance de la SGP, ce dernier n'ayant été selon eux "invité qu'à approuver une décision budgétaire modificative visant à tirer les conséquences des décisions du gouvernement, en ne disposant que d'informations scandaleusement lacunaires". Plus généralement, ils disent manquer d'informations sur la poursuite du projet.

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