PLF 2024. Le cabinet de la ministre de la Culture a réagi, pour Batiactu, aux propos du collectif "Ensa en lutte", qui dénonçait, dans nos colonnes, une augmentation du budget de fonctionnement des Ecoles nationales supérieures d'architecture pleine de "mirages".

Alors que les budgets sont en augmentation et que "la ministre a fait de la situation des Ensa sa priorité", son cabinet a réagi, auprès de Batiactu, aux propos du collectif "Ensa en lutte", qui s'était constitué, au printemps 2023, à l'occasion d'une mobilisation qui avait touché, à des degrés divers, la totalité des 20 Ecoles nationales supérieures d'architecture que compte le pays.

 

Ce collectif dénonce comme "mirage" l'augmentation de 4,8 millions d'euros du budget de fonctionnement des Ensa, prévue au projet de loi de finances (PLF) pour 2024. L'aide d'urgence débloquée cette année n'aurait, en outre, pas permis d'enrayer une "tendance à l'aggravation", caractérisée en cette rentrée par des dysfonctionnements dans plusieurs Ecoles.

 

 

Des "erreurs factuelles" dans les propos du collectif

 

Pour les membres du cabinet de Rima Abdul-Malak, le communiqué du collectif comporte "de nombreuses approximations et erreurs factuelles". En premier lieu, la comparaison avec la prétendue augmentation du budget du pass culture de 200 millions d'euros est non pertinente, puisque "ce montant représente le budget total, pas l'augmentation !", explique un conseiller.

 

De même, la "rallonge" prévue pour la reconstruction de Notre-Dame n'est pas issue du budget du ministère, puisque la reconstruction est financée par une souscription lancée par le président de la république auprès d'acteurs privés.

 

 

Une "conviction de la ministre, depuis son arrivée

 

L'équipe de la ministre rappelle que les 4,8 millions d'euros supplémentaires pour le fonctionnement des Ensa en 2024 représentent une augmentation de 20%, après une première augmentation de 20% dans le budget 2023. Et une aide d'urgence de 3 millions, débloquée au cœur de la crise, dans le courant de cette année.

 

Ainsi, avance le ministère, "l'effort déjà engagé à l'arrivée de la ministre a été poursuivi". Et si "on pourrait se dire que la ministre a agit en réponse au mouvement social dans les Ensa", c'est, à l'inverse, "par conviction que dès son arrivée, en mai 2022, et avant le début de la mobilisation, elle a demandé, et obtenu, ces augmentations".

 

Un fonds d'urgence qui "a déjà produit des effets"

 

Une partie des 4,8 millions d'euros supplémentaires a vocation à aider les Ensa de la même manière que les 3 millions d'euros débloqués en urgence cette année, indiquent les conseillers, qui donnent plusieurs exemples d'action de "lutte contre la précarité" des Ecoles, de leurs personnels, et des étudiants : achat de matériel, de mobilier, et, comme promis, financement de formations contre les violences et harcèlements sexuels et sexistes. "Dans chaque école, ces aides, les écoles nous disent qu'elles ont permis de financer des choses très concrètes", insiste un conseiller.

 

La mauvaise situation immobilière des Ensa n'est pas oubliée

 

Le ministère rappelle, en outre, qu'en réponse aux revendications du corps enseignant, la revalorisation des traitements des enseignants-chercheurs, notamment, est effective depuis la rentrée, avec un décret paru à l'été.

 

Quant au budget d'investissement, il est de 36 millions d'euros pour 2024, un chiffre qui englobe tous les établissements d'enseignement supérieur dépendant du ministère de la Culture, tels que les Ecoles d'art. Le cabinet de Rima Abdul-Malak l'assure cependant : "une grande partie des 10 millions d'euros d'augmentation de ce budget iront aux Ensa". Des investissements, issus du plan de relance ou des contrats de plan Etat-région, programmés sur un plan pluriannuel, poursuivent par ailleurs leur cours.

 

"Il n'y a pas d'aggravation de la situation"

 

Au-delà des chiffres, l'équipe de la ministre évoque "des retours des directeurs d'Ecoles plutôt positifs" sur cette rentrée ; la ministre serait "très attentive" à la situation. "On ne peut pas dire que la rentrée est inflammable", affirme son cabinet. Avec une certitude : contrairement à ce qu'affirme le collectif "Ensa en lutte", "il n'y a pas d'aggravation de la situation", car "les moyens exceptionnels mis en œuvre ont des résultats".

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