BUDGET. Plusieurs fédérations professionnelles ont réagi à la présentation du projet de loi de finances 2020 en Conseil des ministres, dénonçant notamment une troisième baisse consécutive du budget de la construction.

Le projet de loi de finances pour 2020, présenté ce vendredi 27 septembre en Conseil des ministres, ne devait pas manquer de faire grincer des dents les professionnels du logement. Ce secteur est en effet l'un de ceux dans lequel le PLF puise ses économies, de l'aveu même de Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des comptes publics. La preuve avec la confirmation de la suppression du prêt à taux zéro (PTZ) neuf dans les zones détendues B2 et C au 1er janvier 2020, et de la disparition totale de l'APL accession l'an prochain également. Deux sujets sur lesquels la profession s'était mobilisée ces derniers mois. "La suppression du PTZ en zones B2 et C et de l'APL accession, actée dans le projet de loi de finances pour 2020, est un coup porté aux ménages français et au secteur du logement", assène sur son compte Twitter Henry Buzy-Cazaux, président de l'IMSI, spécialisé dans la formation aux métiers de l'immobilier, et ancien délégué général de la Fnaim. "Malgré les promesses devant les parlementaires l'année dernière, on annonce la fin du PTZ en zone rurale et péri-urbaine dans le PLF, tout en ponctionnant le 1% qui finance le logement social, de 500 millions d'euros. Pas d'incohérence ??", s'exclame de son côté sur le réseau social Jacques Chanut, le président de la Fédération française du bâtiment. "La disparition du PTZ neuf en zones B2 et C, qui ne représente qu'une économie budgétaire de 31,2 millions d'euros, contraindra 12.000 ménages à renoncer à leur parcours résidentiel, menacera près de 19.000 emplois directs et indirects et privera l'Etat de 400 millions d'euros de recettes fiscales", détaille Grégory Monod, président de LCA-FFB (Les Constructeurs, Promoteurs et Aménageurs de la FFB).

 

Aux parlementaires de jouer pour déposer des amendements au PLF

 

Lors de sa conférence de presse du 10 septembre, la FFB avait cité la disparition du PTZ neuf en zones B2 et C comme l'une des deux principales menaces pesant sur l'activité du secteur. L'autre étant le projet de transformation du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) en prime. Dans un communiqué, l'Association française des industries des produits de construction estime que l'exclusion des ménages les plus aisés du nouveau dispositif "ne permettra pas d'atteindre l'objectif de massification de la rénovation énergétique". Pour la bonne maison que les foyers dont les revenus se situent dans les déciles 9 et 10 consomment environ la moitié de l'enveloppe du CITE actuel, précise l'AIMCC. Un CITE qui "sera redéployé à la baisse", regrette la Confédération des PME, l'enveloppe du nouveau dispositif devant rester peu ou prou au niveau du budget du CITE alloué en 2019, soit 800 millions d'euros, loin du 1,7 milliard d'euro atteint en 2017 et même du 1,1 milliard de 2018. La CPME pointe également du doigt un gazole non routier, qui, "sous couvert de taxation écologique, sera davantage taxé." Ainsi que la suppression progressive des déductions forfaitaires spécifiques, qui entraînera "un accroissement du coût du travail." Ces deux éléments avaient été identifiés par la FFB comme des risques essentiels pour la rentabilité du bâtiment.

 

"Ce troisième budget consécutif à la baisse pour la construction menace l'un des seuls secteurs qui tire la croissance en France", tonne Jacques Chanut dans un communiqué. Le président de la FFB demande donc aux acteurs du secteur d'aller "au contact de leurs parlementaires pour leur proposer les indispensables mesures correctives pour sauvegarder l'emploi." Le PLF fera son entrée à l'Assemblée nationale ce vendredi 27 septembre, via l'audition de Gérald Darmanin et du ministre de l'Economie Bruno Le Maire par la commission des Finances.

actionclactionfp