Une co-publication du Commissariat général du Plan et de la Dares –intitulée «Horizons 2015 : l’impact des départs des générations du baby boom sur les métiers»– révèle que la France devrait connaître une grave pénurie de main-d’œuvre d’ici à 10 ans. Un phénomène qui ne fait que renforcer la problématique déjà existante dans les métiers du BTP !

Avec l’arrivée en fin de carrière des générations du baby-boom d’ici à 2015, le nombre de postes à pourvoir devrait inexorablement augmenter ! Selon l’étude du Commissariat général du Plan et de la Dares, «en partant d’une hypothèse de croissance médiane de 2 % par an sur la période 2005-2015 et d’une baisse du taux de chômage de 7,5 % d’ici à 21012, le nombre de départs de l’emploi serait de 600.000 par an et les créations nettes d’emplois de 150.000 par an».

Une bonne nouvelle pour les demandeurs d’emplois, peut-être… mais beaucoup moins bonne pour certains secteurs d’activité, notamment pour les métiers les moins attractifs, comme ceux du BTP. Déjà confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, les professionnels du BTP risquent ainsi de devoir encore faire face à des difficultés de recrutement !

Impact dans le BTP

Car en effet, l’étude révèle qu’entre 2005 et 2015, 116.000 postes nets seraient supprimés et 413.000 partiraient de l’emploi, soit un total de 529.000 postes à pourvoir. Chaque année, 3,2% des personnes en poste devraient ainsi être renouvelées dans le secteur du BTP.
Et par métiers, selon les classifications de l’étude, d’ici à 2015, 50.000 postes seraient à pourvoir dans le gros et second œuvre du bâtiment (ONQ*), 48.000 dans les travaux publics et le béton (OQ**), 134.000 dans le gros œuvre du bâtiment (OQ), 118.000 dans le bâtiment/second œuvre (OQ), 26.000 chez les conducteurs d’engins de BTP, 63.000 chez les techniciens du BTP et 90.000 chez les cadres du BTP.
Un manque de main d’œuvre qui risque de faire pression sur les niveaux de salaires ! «Les entreprises pourraient n’avoir d’autres solutions que de proposer des niveaux de salaires élevés pour attirer une main d’œuvre expérimentée. Les forts besoins sur les postes d’ouvriers qualifiés du gros œuvre (maçons, charpentiers… ) pourraient entraîner des tensions salariales, comme cela a déjà été le cas lors de la période 1998-2001», affirment les auteurs de l’étude.
Et de prévenir : «Si ces tensions se traduisent par une hausse des prix de la construction ou de rénovation, l’activité pourrait ralentir et les créations nettes d’emploi seraient plus limitées que prévue».
Bref, l’augmentation du nombre de postes à pourvoir «ne se traduira par une baisse du chômage que si des mesures actives d’accompagnement des entreprises et des personnes mises en place», selon une synthèse de l’étude. Pas de répit donc par la promotion des métiers du BTP. Après de nombreuses vagues de campagne de recrutement, la FFB et autres Capeb devront poursuivre leurs efforts pour rendre une image des métiers du BTP plus attrayantes et renforcer les dispositifs de formation.

*ONQ : ouvriers non qualifiés.
**OQ : ouvriers qualifiés

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