Le secrétaire d'Etat au Logement a indiqué qu'un dispositif était à l'étude pour forcer les propriétaires de chambres de bonnes et très petites surface à ne pas les louer au-dessus de 40 euros le mètre carré.

Benoist Apparu veut taxer les propriétaires louant des chambres de bonnes et très petits logements pour des montants abusifs. Le secrétaire d'Etat au Logement a indiqué vouloir appliquer une taxe pour tout loyer supérieur à 40 euros le mètre carré, pour une surface inférieure ou égale à 13 m2. Cette disposition serait alors inscrite dans la prochaine loi de finances pour s'appliquer à partir de janvier 2012. «Certains propriétaires demandent plus de 90 euros par mètre carré», soit 900 euros pour une chambre de bonne de 10 m2 équipée seulement d'un point d'eau, «c'est totalement abusif», a déclaré Benoist Apparu à l'AFP.

 

L'exemple donné par le secrétaire d'Etat est cependant caricatural - ou mal en prise avec la réalité du marché. Car si le prix de ce type de bien, en particulier dans les grandes villes et à Paris, est très élevé, une annonce comme celle-ci semble anecdotique : en parcourant les sites de petites annonces immobilières les plus utilisés, on trouve en effet que la plupart des locations de chambres entre 9 et 13 m2 à Paris (tous quartiers confondus) sont affichées à des prix moyens compris entre 400 et 600 euros. A Paris, le prix moyen de la location au mètre carré est de 23 euros, mais il cache de fortes disparités entre les grandes et petites surfaces, très prisées dans un parc locatif saturé.

 

Combler le manque de sanctions
Le dispositif à l'étude au gouvernement serait une taxe dissuasive, qui s'appliquerait aux montants perçus au-delà de ce seuil des 40 euros/m2. «40 euros, cela reste encore élevé, mais il faut trouver un équilibre pour empêcher que les propriétaires réunissent les chambres de bonnes pour en faire un appartement», a expliqué Benoist Apparu. Il n'a rien dit sur les studios, dont les prix au mètre carré sont également très hauts. En revanche, il a indiqué que le gouvernement allait réfléchir à des sanctions pour les logements ne respectant pas la loi Carrez. Cette dernière, qui s'applique depuis peu au marché locatif, oblige le bailleur à faire métrer son logement mais «la loi a oublié de prévoir des sanctions en cas de manquement dans le locatif. Nous allons y remédier», a précisé le secrétaire d'Etat. Ainsi, une personne s'apercevant que la surface Carrez de son logement est inférieure à celle annoncée pourrait négocier une baisse du loyer.

 

La CLCV a réagi à cette annonce en rappelant que les loyers avaient augmenté en moyenne de 3,2% par an depuis 1998, et qu'il était «urgent de prendre toutes les mesures qui s'imposent afin que se loger ne devienne pas un luxe mais bel et bien un droit». L'association de consommateurs préconise notamment un gel des loyers dans les secteurs social et privé, et un encadrement des loyers à la relocation.

 

Selon Jean Perrin, président de l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI), une sanction sous forme de taxe n'est pas la meilleure solution. «Il aurait mieux valu opter en faveur d'incitations fiscales, et de toute façon, cela ne règle pas le problème de fond, soit la pénurie de logements», estime-t-il.

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