Si le bâtiment s'attendait à une reprise de l'activité dès cet été, il semble que le secteur doive encore patienter. Néanmoins, les acteurs se montrent optimistes sur les prochains mois, en s'appuyant sur certains facteurs comme le dynamisme du crédit et les ventes des constructeurs de maisons individuelles. Décryptage.

Le secteur du bâtiment doit encore s'armer de patience… S'il pensait voir le bout du tunnel début juillet, la sortie de crise se fait encore désirer : "Le bâtiment connaît une crise plus profonde et plus durable que les précédentes. Amorcée il y a huit ans, elle n'a pas encore atteint son terme", admet Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB).

 

Ainsi, sur les sept premiers mois, les autorisations de logements neufs sont en recul de 7,9% et 5,8% pour les mises en chantier. Sur 2015, le nombre de logements commencés devraient atteindre 334.000, contre 355.000 en 2014. On est donc loin de l'objectif des 500.000 logements par an, annoncés par François Hollande lors de la campagne présidentielle. De plus, le marché de l'amélioration-entretien ne parvient pas à décoller. D'ailleurs, comme le note Jacques Chanut, "le Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) est encore mal connu des clients. Une tendance qui résulte d'un décalage entre l'annonce et la mise en place" du dispositif.

Destruction de 44.600 postes

Concernant les emplois, la conjoncture n'affiche, là non plus, pas d'embellie dans l'immédiat : "Le premier semestre affiche le plus mauvais score enregistré depuis l'entrée dans la Grande récession de 2008 : avec l'intérim en équivalents temps plein, 44.600 postes de travail ont été perdus entre les premiers semestres 2014 et 2015, soit -3,8%", indique la FFB. Autre chiffre négatif : les défaillances d'entreprises : "Malgré une nette baisse au deuxième trimestre, elles progressent encore de 2,4% en glissement annuel sur l'ensemble du premier semestre 2015", déclare Jacques Chanut.

 

Une amélioration à l'horizon 2016

 

Malgré tout, la FFB voit dans plusieurs indicateurs "une possible, voire probable, accélération à venir", souligne Jacques Chanut. Une réflexion qui s'appuie sur le dynamisme du crédit immobilier, mais aussi les ventes des constructeurs de maisons individuelles ou des promoteurs, qui augmentent au premier semestre de 20% en glissement annuel. Autant de facteurs qui pourraient avoir un impact sur début 2016. Toutefois, la FFB avertit : "Il va falloir que nos entreprises encaissent cette reprise par rapport aux assureurs-crédit et aux négociants-fournisseurs. Comme les trésoreries sont vides, il faudra partager le risque crédit entre tous", tient à préciser Jacques Chanut. Ce dernier préconise également de soutenir la reprise notamment en étendant le CITE aux résidences secondaires.

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