Vitres auto-nettoyantes, logiciels de conception, serrures électromécaniques, portes escamotables, fenêtres en fibre de verre, tuiles anti-tempêtes, menuiseries mixtes, éclairages design, assemblage astucieux pour charpentes et structures bois : toute la semaine, les innovations vont se bousculer à Batimat.

Du 5 au 10 novembre, artisans, plombiers peintres, architectes, décorateurs, promoteurs, urbanistes et autres aménageurs peuvent découvrir à Paris, porte de Versailles, les dernières trouvailles du monde de la construction.

Un demi-million de visiteurs sont attendus sur les 130.000 m2 du salon qui accueille 3.000 exposants, dont 40% d'étrangers.

Pour sa 23ème édition, Batimat se place sous le signe du confort, de la sécurité et de la qualité de la vie sous toute ses formes: protection de l'environnement, lutte contre l'effet de serre ou respect de la santé des habitants.

Les industriels rivalisent d'imagination pour présenter des techniques capables de préserver au mieux la santé, de réduire les nuisances sonores - premier souci des habitants -, d'éliminer les bactéries, les acariens, d'améliorer les systèmes de ventilation intérieure, la qualité de l'eau...

"Après avoir cherché à construire plus vite et moins cher, les progrès technologiques dans le bâtiment sont désormais orientés autour du confort et du bien-être des habitants", explique Pierre Cormon, directeur du développement et de la prospective de Batimat.

Confort hygrothermique, acoustique, visuel, olfactif... le confort est devenu une préoccupation constante des constructeurs qui cherchent à optimiser l'espace, compte tenu de la hausse des prix des terrains et des travaux de construction.

Le confort passe également par le service. Une nouvelle activité, baptisée équipementier ou aménageur de logement, consiste d'ailleurs à organiser l'espace grâce à des gains de place astucieux, explique Viviane Rofort, directeur adjoint du salon.

Les industriels sont aussi de plus en plus nombreux à plancher sur des techniques "escamotables", qui permettent à des portes coulissantes de disparaître dans la cloison. La même technique est utilisée pour les fenêtres, sur le modèle des vitres de voitures, explique M. Cormon.

Les vitres deviennent intelligentes: elles s'adaptent à la luminosité extérieure en s'assombrissant ou s'éclaircissant, captent ou restituent la chaleur, amortissent les bruits extérieurs... et, luxe suprême, réduisent la corvée de nettoyage grâce à des vitrages auto-nettoyants. Cette édition de Batimat sera d'ailleurs le terrain de bataille entre deux géants de l'industrie du verre Saint-Gobain et Pilkinton, qui revendique chacun la paternité de ce fameux vitrage auto-nettoyant.

"Ces vitrages dotés de produits tensio-actifs dont le prix est le double d'un vitrage classique sont pour l'instant destinés aux bâtiments de bureaux dont l'entretien des façades est parfois très onéreux. Pour les particuliers, il faudra encore attendre quelques années", selon M. Cormon.

Améliorer la sécurité est également un thème porteur surtout en cette période. Sans aller jusqu'à proposer des matériaux capables de résister aux chocs d'explosions ou d'attentats, les industriels concentrent leurs efforts sur l'amélioration des systèmes anti-effraction et multiplient les systèmes de protection. On s'oriente de plus en plus vers des systèmes de reconnaissance biologique (pupilles, empreintes digitales, voix...) pour l'ouverture de portes. A mi-chemin entre ces technologies et le systèmes existant, le groupe Assa Abloy - avec les marque Vachette et JPM - propose un cylindre électro-mécanique qui devrait bouleverser le marché.

Enfin, la leçon dramatique des tempêtes a conduit les fabricants de tuiles à proposer des tuiles qui s'accrochent à la toiture et qui sont testées pour rester en place face à des vents soufflant à plus de 190 kmh.

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