Le 13 août, les Jeux Olympiques retrouveront la Grèce. Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, les chantiers encore en souffrance sont achevés un à un et les rues d'Athènes commencent à se parer des couleurs olympiques. Mais, avec un budget de 6 milliards d'euros, la facture est colossale.

Ce lot régulier d'inaugurations et de mises en service à de quoi apaiser les craintes des plus sceptiques, même si la gigantesque panne de courant de la semaine dernière a apporté un puissant bémol à la vague d'optimisme qui avait envahi le pays après la victoire de sa sélection à l'Euro-2004 de football.
Si elle se reproduisait pendant les Jeux, un telle panne n'affecterait pas les sites olympiques, assure-t-on du côté des organisateurs. Mais des stades allumés dans une ville plongée dans le noir serait du plus mauvais effet et les autorités ont promis qu'un tel incident n'aurait plus lieu.

L'approvisionnement en électricité provoque certes quelques frayeurs, mais la sécurité reste la grande affaire de ces Jeux, les premiers d'été depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. 1,2 milliard d’euros ont été dépensés pour un système à haute-technologie qui ne sera prêt qu'à la fin juillet... et encore, pas à 100%.

Autres bémols, le zéro pointé en matière de protection de l'environnement attribuée à Athènes par le Fonds mondial pour la nature et des ventes de billets languissantes.

Le point positif vient des travaux dont on a beaucoup écrit sur les retards. Les installations sportives prévues pour les Jeux sont entièrement terminées et leurs aménagements extérieurs en voie de finition, notamment au complexe de l'OAKA, où se situe le stade olympique au toit dessiné par l'architecte Santiago Calatrava.
Mais une grande partie de la zone côtière entre les sites de la baie du Phalère ressemble encore à un terrain vague, sans ombre ni plante verte.
En revanche, la nouvelle ligne de tramway reliant ces installations et celles du complexe sportif d'Hellinikon au centre d'Athènes a enfin été mise en service lundi.

La ligne de métro entre Athènes et l'aéroport devrait l'être la semaine prochaine, tout comme le train de banlieue entre ce dernier et le port du Pirée, via le stade olympique.
Enfin, la route entre Athènes et Marathon, où doit se courir l'épreuve du même nom et qui a longtemps été l'un des chantiers les plus en retard, est désormais quasiment terminée.

Parallèlement, la ville d'Athènes continue de s'embellir. Les échafaudages poussent comme des champignons dans le centre-ville pour des ravalements-minute à la qualité incertaine, les trottoirs sont éventrés pour être entièrement refaits et l'on goudronne les rues à la va-vite pour un dernier lifting olympique.

Outre la chirurgie esthétique, Athènes fait aussi appel au maquillage: des bannières fuschia, citron vert, bleu turquoise ou jaune orangé ont commencé à être déployées autour de la capitale. Au total, plus de 370 km d'artères routières seront parées, dans le grand Athènes, de quelque 20.000 drapeaux et autres accessoires.

Dans les principales avenues du centre, des anneaux olympiques couleur rouge brique récemment peints sur les voies de gauche rappellent que celles-ci seront bientôt réservées à la circulation olympique.
Dernier signe que l'on en est bien à la dernière ligne droite: de nouveaux panneaux d'affichage au rouge orangé fluorescent, qui indiquent en grec et anglais l'itinéraire des principales installations, ont été posés ces derniers jours.

Mais si Athènes sera effectivement prête pour accueillir le monde, cela n’aura pas été sans mal, et notamment pour les contribuables grecs. D’importants dépassements budgétaires ont été relevés. Le ministre grec que l’Economie Georges Alogoskoufis l’évalue à 1,4 milliard d’euros, ce qui porterait la participation de l’Etat de 4,6 à 6 milliards d’euros... soit trois fois plus que le budget des JO de Sydney en 2000.

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