Réunis durant trois jours à Besançon au sein de l'Union nationale artisanale maçonnerie-carrelage, les artisans maçons se sont interrogés sur leur avenir.

L'image du métier reste la préoccupation majeure des maçons, qui souffrent, plus encore que les autres, de difficultés pour recruter de la main-d'oeuvre. Pas étonnant, dans ces conditions, qu'une commission entière ait été consacrée à la promotion du métier et de l'entreprise.

En préambule de ces journées qui se sont tenues à Besançon du 10 au 12 octobre, Agnès Thibault, chef du service des Affaires économiques et professionnelles de la Capeb a soumis quelques chiffres à la réflexion : si la progression de l'activité est favorable depuis 1999, les particuliers ne font pourtant appel à un professionnel que dans 46 % des cas. Ils reconnaissent le savoir-faire et le sérieux des maçons, mais attendent une plus grande rigueur commerciale, notamment dans la clarté des devis et la qualité du contact. Quelques messages déjà martelés à de nombreuses occasions ont encore été répétés : pour attirer les jeunes, il faut améliorer les vêtements de travail, l'environnement technique, le matériel et laisser le chantier propre. Mais les maçons sont allés plus loin dans leurs interrogations : avons-nous les moyens financiers pour mettre en oeuvre les installations susceptibles d'améliorer notre image, et le marché peut-il absorber ces surcoûts ? Par exemple, installer des toilettes sur un chantier n'est pas toujours évident, le coût est élevé et la place fait parfois défaut. Mais " il faut savoir ce que l'on veut ! " s'emporte une déléguée.

Changer le look... et les mentalités

Autre question soulevée, la tenue vestimentaire : certains n'hésitent pas à dire que pour attirer les jeunes, il faut leur payer des vêtements de marque, qu'ils seront fiers de porter. Ne faudrait-il pas engager des partenariats avec les marques populaires auprès des jeunes ?

Pour redorer le blason du métier, la communication aussi est capitale. Les sondages le prouvent : ce sont souvent les maçons eux-mêmes qui dénigrent leur métier, en déconseillant à leurs enfants de poursuivre leur activité, par exemple. Une vérité trop difficile à entendre ? Certains ont préféré quitter la salle... Il faut aussi que les maçons communiquent sur les initiatives qu'ils conduisent dans leurs départements pour promouvoir leur métier, tant auprès des jeunes que de leurs parents et des enseignants. " C'est un travail de longue haleine, admet Dominique Métayer, conseiller professionnel, mais il faut l'intégrer dès aujourd'hui pour faire évoluer les mentalités ".

Recourir à l'immigration ?

Le problème de main-d'oeuvre a fait lui aussi débat : le métier a besoin de recruter dès à présent 37 000 personnes. Quelque 18 000 entreprises seront à reprendre d'ici 10 ans. Faut-il recourir à l'immigration, s'interrogent les maçons ? Ils s'en inquiètent, pourtant les étrangers sont déjà nombreux sur les chantiers, et souvent, ils ne parlent pas le Français. Certains proposent de traduire les règles d'hygiène et de sécurité dans leur langue pour les apposer à l'entrée du chantier. En attendant, les maçons sont prêts à accueillir les femmes. " Aujourd'hui, nous avons besoin de toutes les compétences, et celles des femmes sont grandes ", estime D. Métayer. Là encore, des progrès sont à faire, notamment en termes d'hygiène et d'organisation, pour les intégrer dans les équipes.
Mais les artisans maçons sont bien conscients qu'ils doivent fournir encore des efforts pour s'adapter aux problèmes d'image et de recrutement auxquels ils sont confrontés. Les défis sont nombreux, mais ils sont prêts à remonter leurs manches pour les relever.

Diane Valranges

Les carreleurs demandent la légèreté

Dans la droite lignée de la réduction du poids des sacs de ciment, les carreleurs de la Capeb ont voté une motion afin que les cartons de carrelage soient réduits à 1m², ce quelle que soit la taille du carreau. Ils veulent en outre que la pénibilité de leur profession soit reconnue. Les industriels et les membres du Gouvernement concernés vont être prochainement saisis de ces deux sujets par les responsables de l'Union artisanale.

actionclactionfp