Dans le cadre de la première édition de Photoquai, la Cité de l’Architecture et du Patrimoine présente l’exposition d’Alioune Bâ jusqu’au 25 novembre prochain. «Architecture sans architecte en terre malienne» a été inaugurée ce mardi, en présence de la commissaire de l’exposition : Carole Lenfant. Portrait du Mali et de son architecture à travers le regard d’Alioune Bâ. Un voyage dans les fondations du Palais de Chaillot.

Sourire généreux. Voix douce et posée. Alioune Bâ préfère s’asseoir sur les marches rouges rosées de la Cité de l’Architecture pour nous conter son exposition, un appareil photo autour du cou. L’œil toujours réceptif à ce qui l’entoure, il interrompt parfois l’entretien pour photographier des scènes de la vie, des «petits détails». Car ce que préfère Alioune Bâ, ce sont les «détails auxquels personne ne prête attention». Dans le cadre de cette exposition, il nous invite à découvrir une facette différente de son travail, associée à son intérêt pour l’architecture et moins focalisée sur le détail.

L’histoire
Lorsque Stéphane Martin, président du musée du quai Branly, a décidé de mettre en place le projet Photoquai, biennale dédiée aux arts visuels non occidentaux, la Cité de l’Architecture a tout de suite accepté d’y participer. Son président François de Mazières a alors confié le projet à Carole Lenfant : «J’ai découvert le travail d’Alioune Bâ grâce au site Internet Afrikimage et j’ai pu le contacter grâce à Afrique in Visu».

Un artiste du détail
Quand on connaît l’œuvre d’Alioune, où chaque photographie présente une main plutôt qu’un visage, son exposition se révèle différente des précédentes. Les bâtiments sont souvent présentés en entier, comme la mosquée de Djenné. On retrouve toutefois le souci du détail qui le caractérise, telle que la «Vue au travers d’une ouverture ronde à Djenné», un regard inquisiteur sur le Mali en noir et blanc.

Le Mali en noir et blanc
Il préfère le noir et blanc comme il préfère l’argentique. «Imaginez que vous portez un haut bleu, un pantalon jaune et des chaussures rouges… une photographie en couleurs, c’est agressif dans ce cas. Alors que le noir et blanc apaise, quoiqu’il arrive ». Et aux murs des fondations du Palais de Chaillot, l’ambiance est apaisante. Le visiteur découvre ces douze photographies relevant de la poésie, une à une, apposées sur les pierres couleur café. «Les fondations se prêtaient bien à cette exposition, c’est la première fois que nous utilisons cet endroit pour exposer» précise Carole Lenfant, la commissaire de l’exposition.

L’artiste messager
Alioune Bâ sourcille quand on lui parle de la poésie de ses photographies. Car son ambition va bien au-delà. Il a exposé dans différents pays et transporte avec lui le même message : «Je défends la cause du continent tout entier». Il souhaite «donner une image plus positive de ce continent». C’est ainsi qu’il a sillonné le Mali, rapportant de son voyage 3000 négatifs de 1997 et focalisant son travail sur l’architecture «en dehors de la présence humaine». Carole Lenfant a sélectionné de façon subjective 12 photographies de l’artiste sur les 200 clichés qu’il lui a présentés.

Une sélection pour un voyage en terre malienne. Pierres fissurées et paysages désertés par l’homme pour ne laisser de place qu’à l’architecture. Alioune Bâ, qui travaille de façon thématique, la définit ainsi : «l’architecture, c’est le passé et le futur».

Découverte de l'exposition en images

Fiche :

Exposition : Architecture sans architecte en terre malienne
Photographies d’Alioune Bâ
Dates : du 31 octobre au 25 novembre 2007
Lieu : Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris
Métro : Iéna ou Trocadéro
Entrée Libre tous les jours de 12h à 20h, les samedi et dimanche de 11h à 19h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Fermeture le mardi

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