PROFESSION. Pour s'entendre sur les messages à faire passer auprès des candidats aux élections de 2022, les élus de l'ordre des architectes se sont retrouvés lors d'une convention pour échanger, du 26 au 28 janvier 2022, à Nantes. Christine Leconte, président du conseil national de l'ordre, nous en dit plus.

Les architectes, via leur ordre, veulent peser sur les élections à venir, présidentielle puis législatives. C'est pourquoi ils se sont retrouvés lors d'une convention, qui s'est tenue du 26 au 28 janvier 2022, à l'Ensa de Nantes. Trois-cents élus nationaux et territoriaux y partagent leurs vues sur les enjeux d'aujourd'hui et de demain. Explications avec Christine Leconte, présidente du conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa).

Batiactu : Pourquoi avoir décidé d'organiser cette convention ?

 

Christine Leconte : Nous sommes 24 élus au conseil national de l'ordre, mais il existe en tout 300 élus, dont la grande majorité en action au sein des territoires. L'objectif de cette convention, organisée en début de mandat, est de déterminer avec l'ensemble des élus quels sont les enjeux prioritaires de l'architecture au XXIème siècle, et de quelle manière nous pouvons y influer, en s'adaptant aux caractéristiques de chaque territoire. Nous sommes en effet tenus de répondre à un certain nombre d'enjeux sociétaux : qualité des logements, vulnérabilité des territoires, gestion des ressources, vieillissement de la population... Si nous ne changeons pas de politique, de manière globale, nous allons droit dans le mur.

 

"Anticiper sur les échéances électorales"

 

Batiactu : Autant de sujets qui ne sont pas encore très présents dans la campagne présidentielle ?...

 

Ch.L. : Ils ne ressortent pas dans les débats actuels. Si cette convention a lieu fin janvier 2022, c'est d'ailleurs afin que nos élus, lorsqu'ils retourneront dans leur territoire, puissent faire passer les bons messages auprès des candidats à la présidentielle, puis aux législatives. Ces sujets concernent fondamentalement le cadre de vie des Français. Nous voulons donc anticiper sur les échéances électorales, et rappeler aux candidats que les propos de campagne, c'est bien, mais que nous devons dépasser ce cadre. Les enjeux de demain sont majeurs.

 

Batiactu : Concrètement, comment s'organisent ces journées ?

 

Ch.L. : Il s'agit de deux jours de cohésion d'équipe, de prises de parole collectives. La tenue de cette convention était l'une de mes promesses de campagne. Nous souhaitons ainsi revenir vers ceux qui nous ont élus pour créer du lien et leur expliquer les enjeux auxquels nous sommes confrontés au quotidien, et la manière avec laquelle nous avançons. Ce message doit résonner dans les territoires. Certains architectes, pionniers, sont très en avance, et tant mieux ; mais nous avons besoin d'un engagement global de la profession, en mobilisant toutes les forces vives, issues de différentes zones du territoire (métropoles, villes moyennes, ruralité...). En rappelant qu'à chaque échelon, les problématiques ne sont pas exactement les mêmes, le travail avec les élus diffère. Nous vivons un moment-charnière et souhaitons réveiller les candidats. Nous prendrons notre part, au niveau du conseil national, pour faire passer les messages au plus haut niveau. Chaque conseil régional sera aussi en mesure de mener des actions locales.

 

Batiactu : En décembre, vous nous annonciez avoir obtenu une modification du formulaire Cerfa, où la signature de l'architecte avait disparu. Où en sommes-nous aujourd'hui sur ce dossier ?

 

Ch.L. : L'ensemble de la profession (1) est favorable à la solution qui a été trouvée en décembre, celle d'inscrire sur le Cerfa le numéro de déclaration du permis de construire. La nouvelle version du document devrait être disponible dans les prochaines semaines.

 

(1) Cnoa, Mutuelle des architectes français, Unsfa, Académie d'architecture, Syndicat de l'architecture, Architectes-conseils de l'État.

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