L'européen Arcelor, nouveau numéro un mondial de l'acier, est coté depuis ce lundi 18 février à la Bourse de Paris. Un événement qui intervient alors qu'une violente crise de surproduction secoue la sidérurgie mondiale.

En effet, les surcapacités de production sont évaluées à 100 millions de tonnes d'acier par an au moins.
Les Etats-Unis, les plus frappées par la crise, les estiment au double. Et, malgré le tollé provoqué en Europe et au Japon, ils menacent d'imposer une surtaxe à l'importation des aciers à bas prix en provenance d'Asie et d'Europe orientale et exigent l'élimination des subventions publiques aux producteurs. Washington estimant que ces aides ont des "effets pervers" sur la concurrence.

C'est dans ce contexte que Arcelor - résultat de la fusion des groupes français Usinor, espagnol Aceralia et luxembourgeois Arbed - fait sont entrée à la Bourse de Paris. Les seuils de réservation des titres Arcelor seront fixés à plus ou moins 10% du cours de référence, dans une fourchette comprise entre 12,29 euros et 15,01 euros.

Rappelons que ce rapprochement a été réalisée par trois Offres publiques d'échange (OPE), à l'issue desquelles Usinor est devenu majoritaire dans l'ensemble sidérurgiste européen avec 53,8% du capital, alors qu'Arbed en détient 24% et Aceralia 22%. Les parités retenues étaient de 3 actions Aceralia pour 4 actions Arcelor, 4 actions Arbed pour 43 actions Arcelor et 1 action Usinor pour 1 action Arcelor.

Le nouvel ensemble sidérurgique, de droit luxembourgeois, installera son siège à Luxembourg. Il devient le No.1 mondial de l'acier avec une production de 46 millions de tonnes par an, soit 5% du marché, un chiffre d'affaires estimé de l'ordre de 30 milliards d'euros et 110.000 salariés.

Pour ses dirigeants, la création d'Arcelor est une réponse européenne à la crise mondiale de l'acier, dont le marché est très atomisé. Le concurrent immédiat d'Arcelor, le japonais NKK-Kawasaki, en assure 4% avec une production de 34 millions de tonnes d'acier. Une vague de concentration et de partenariat est en cours dans le monde.

Une trentaine de groupes américains en cessation de paiement se sont placés sous la protection du "chapitre 11" de la loi pour éviter une liquidation immédiate. Les représentants de Washington ont obtenu des producteurs d'acier dans le monde, réunis début février à Paris dans le cadre de l'OCDE, une réduction supplémentaire de leurs capacités d'ici 2005. Cette réduction a été portée à 117,5 MT/an, contre 103,5 MT/an auparavant.

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