La filiale d'Eiffage vient d'annoncer trois acquisitions en France, en Espagne et en Allemagne, confirmant la volonté du groupe d'accroître sa présence en Europe.

"Après avoir acquis la Générale Routière nous passons maintenant à la phase deux de notre développement", a indiqué Bruno Tabarié, PDG d'Appia. La troisième grande société routière en France derrière Colas et Eurovia, vient en effet d'annoncer l'achat de la société espagnole Salvador Rus (60 millions d'euros de chiffre d'affaires) et de 30% de l'allemande Wittfeld (110 millions d'euros). Appia a également renforcé ses positions en France avec deux achats, Cez et Ciot (12 millions d'euros).

Au total les achats qui viennent d'être réalisées en Espagne et Allemagne ainsi qu'en France vont apporter un chiffre d'affaires supplémentaire en 2003 d'une centaine de millions d'euros sur une activité totale de 1,9 milliard d'euros prévue en 2002.

A terme, grâce à la montée en puissance dans la société allemande, le chiffre d'affaires supplémentaire de ces acquisitions devrait s'élever à 200 millions d'euros, a expliqué le groupe au cours d'une conférence de presse.

M. Tabarié s'est montré discret sur le prix de ces acquisitions, se contentant d'indiquer que le montant total de ces sociétés auparavant détenues par les familles des fondateurs s'élevait à "une trentaine de millions d'euros".

Après l'achat de la Générale Routière (700 millions d'euros de chiffre d'affaires, dernière grande société de travaux publics indépendante en France), Eiffage et Appia ont estimé avoir désormais les reins suffisamment solides pour mener une stratégie de développement offensive en Europe.

"Nous avons exploré le marché espagnol et décidé d'acquérir la société andalouse Salvador Rus, qui a l'avantage de posséder 3 grandes carrières dans le sud du pays", a indiqué M. Tabarié. Eiffage qui détient déjà Panasfalto, double sa taille en Espagne où le marché des travaux routiers est "un des plus dynamiques d'Europe".

Outre-Rhin Appia qui était déjà présente avec la société Walter Bau a choisi l'entreprise Wittfeld. L'intérêt de cette société réside dans sa forte implication dans les travaux ferroviaires (58% de son activité) secteur très prometteur en Allemagne. "Dans un premier temps nous avons acquis 30% du capital mais nous avons l'ambition de monter à 100%, option qui est prévue avec le management", a indiqué M. Tabarié.

Née du rapprochement en 1999 de SCR-Beugnet et de Gerland, Appia revendique une part de marché de 17 à 18 % en France. Si l'objectif de ce rapprochement était de former un grand pôle routier à vocation européenne, le groupe souligne ne pas avoir le souhait de dépasser les deux grands du secteur Colas (Bouygues) et Eurovia (Vinci) qui ont plusieurs longueurs d'avance. "Nous voulons renforcer nos implantations en Europe et conforter nos positions dans les carrières", a expliqué M. Tabarié. Il se montre toutefois très prudent et ne prévoit pas de nouveaux développements d'importance en 2003. "Il faut prendre le temps de digérer les dernières opérations", a-t-il déclaré prudemment.

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