QUARTIERS PRIORITAIRES. Le Gouvernement a assuré lundi que 1% des 100 milliards d'euros du plan de relance serait bien destiné aux quartiers défavorisés. Il se dit ouvert à une discussion sur les "besoins complémentaires" de financements pour la rénovation urbaine.

Le Premier ministre a reçu, le 23 novembre, une dizaine de maires de toutes étiquettes politiques, élus de quartiers défavorisés. Cette réunion fait suite à l'"appel au secours" lancé par une centaine d'élus, inquiets de la "détresse sociale et économique" dans laquelle la crise sanitaire a plongé ces quartiers. Ils plaidaient donc pour qu'un milliard du plan de relance, appelé "1% solidarité", soit fléché vers les "territoires en décrochage".

 

"Nous avons d'ores et déjà […] pris cet engagement de flécher 1 milliard d'euros directement pour les quartiers politique de la ville à travers plusieurs chantiers : celui de l'insertion et de l'emploi […] le secteur associatif, le secteur de l'éducation, tout ce qui est renouvellement urbain, donc la mobilité, les commerces de proximité, l'attractivité du territoire", a déclaré la ministre déléguée chargée de la Ville, Nadia Hai. "L'enjeu qui va être le nôtre aujourd'hui est d'accompagner les collectivités pour solliciter ce plan de relance et qu'il leur parviennent directement dans les territoires".

 

Une augmentation des fonds alloués au NPNRU ?

 

Sans faire d'annonce précise, les ministres présents lundi se sont en effet attachés à démontrer que plusieurs mesures, dans le plan de relance, pouvaient déjà bénéficier aux quartiers défavorisés, même si elles n'ont pas été clairement identifiées comme telles. Ainsi, la ministre du Travail Elisabeth Borne a-t-elle évoqué les 6,7 milliards d'euros débloqués pour la formation et l'insertion des jeunes, l'extension de la garantie jeunes...

 

Quant à la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon, elle a souligné la progression du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), dont l'enveloppe a été portée à 10 milliards d'euros au début du quinquennat. "Les élus nous disent qu'il y a un besoin complémentaire pour améliorer les opérations existantes et pour pouvoir en financer d'autres et c'est une discussion qu'on est prêt à avoir avec eux", a-t-elle fait valoir.

 

Le "Conseil national des solutions" lancé… sans le Gouvernement

 

"On peut être oublié dans de grandes politiques d'ensemble", a expliqué lors d'une conférence de presse des maires à l'issue de la réunion Hélène Geoffroy (PS), élue de Vaulx-en-Velin (Rhône). "Le risque est d'annoncer des montants et finalement, de manière opératoire, qu'ils ne soient pas mis en œuvre". L'enjeu pour les élus, ont-ils expliqué, est désormais d'"amener les moyens qu'on nous annonce sur le terrain".

 

Pour cela, les élus signataires de l'appel du 14 novembre souhaitaient la mise en place d'un "Conseil national des solutions", doté de 75 millions d'euros. Si cela n'a "pas retenu l'attention du gouvernement", dixit Nadia Hai, les élus sont bien déterminés à le créer eux même. Ils ont annoncé la première réunion de ce conseil pour le 14 décembre.

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