La performance énergétique d’un logement sera-t-elle bientôt un critère de choix pour la location ou l’achat d’un bien immobilier ? C’est en tout cas l’un des objectifs de la convention qui doit être signée ce lundi entre Jean-Louis Borloo et les professionnels de l’immobilier. Décryptage et réactions.

La petite étiquette aux flèches vertes, oranges et rouge désormais indissociable des articles électroménagers des magasins de distribution s’invite dans les agences immobilières. Ce lundi, les principaux réseaux et organisations d’agences immobilières signent avec Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, une convention élaborée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Celle-ci prévoit que soit affichée la performance énergétique des biens mis en vente ou à la location dans les annonces immobilières.

La réglementation oblige déjà le propriétaire à effectuer un Diagnostic de performance énergétique (DPE), qui correspond à un état des lieux de la consommation du bien assortie de recommandations pour économiser l’énergie et améliorer la performance du bâtiment. Son coût, à la charge du propriétaire, varie entre environ 150 et 400 euros selon la surface du bien. Mais le vendeur n’est tenu de présenter ce diagnostic qu’au moment de l’acte notarié, autrement dit quand l’acheteur a déjà choisi son bien. Par le biais de la convention, les professionnels de l’immobilier s’engagent à généraliser l’affichage de la performance énergétique des l’annonce. «C’est une bonne chose pour l’acquéreur que de disposer de l’information plus en amont de la transaction», estime Hervé Bléry, Pdg de Century 21 France et signataire de la convention.

Un nouveau critère de choix
«Nous savons que c’est un élément apprécié par les clients acheteurs. La hausse du prix de l’énergie y est pour beaucoup», explique Serge Redon, directeur du réseau l’Adresse, également signataire. «Même si l’obligation de DPE peut être perçue comme une contrainte pour les propriétaires, cette convention va avoir un effet positif pour ceux qui auront fait des travaux améliorer leur logement». Mais les clients à la location ou à l’achat accordent-ils une réelle importance au diagnostic énergétique ? «Aujourd’hui, je n’en ai pas encore le sentiment», estime Hervé Bléry. «Mais c’est venu pour le plomb et l’amiante, et ça viendra aussi pour le diagnostic énergétique : petit à petit, le DPE sera une exigence du consommateur et d’ici trois ou quatre ans certainement un critère de choix, au même titre que le prix ou la surface du bien immobilier».

Se sentir concerné
La convention prévoit une mise en place de cette pratique par paliers, allant de 10% des annonces affichant le DPE en 2008, à 90% en 2012. Selon Serge Redon, «une étude menée il y a quelques temps montrait que nos clients étaient très sensibles à la performance énergétique du logement lorsqu’il s’agissait de leur résidence principale ; ils l’étaient un peu moins s’il s’agissait d’une résidence secondaire, et pas du tout lorsque le bien était destiné à être loué». Pour Hervé Bléry, cette convention engage ses signataires «à une action d’incitation pédagogique, pour que les vendeurs dans les agences se sentent concernés par le DPE et poussent leurs clients à se sentir concernés également, pour les économies d’énergie réalisées mais aussi pour réduire les émissions de CO²».

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