Suite à une campagne expérimentale de prélèvements et de mesures de fibres d'amiante, l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) a proposé plusieurs pistes d'action qui devraient modifier la réglementation dès le 1er semestre 2012. Découvrez-les.

Alors que des salariés du RER B ont entamé une grève mardi afin de dénoncer la présence de poussière d'amiante sur certaines rames, une étude expérimentale de prélèvements et de mesures des fibres d'amiante par microscopie électronique à transmission analytique (META) en milieu professionnel a été réalisée du 15 novembre 2009 au 15 octobre 2010, à l'initiative du ministère chargé du travail.

 

Soutenue par l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS), le laboratoire d'analyse des particules inhalées (LEPI) et la branche accidents du travail et maladies professionnelles (CNAMTS), l'expérimentation s'est portée sur des couples «matériaux/techniques/niveaux d'empoussièrement», les plus couramment rencontrés, en situation réelle de traitement, de retrait ou d'intervention de maintenance concernant des matériaux susceptibles de libérer des fibres d'amiante, explique un communiqué du ministère de l'Ecologie. Au total, ce sont 80 chantiers qui ont été suivis et sur lesquels 300 prélèvements ont été réalisés.

Vers un changement de réglementations

Après analyse des résultats, le gouvernement s'est dit prêt à modifier la réglementation au 1er semestre 2012. Les principales mesures tourneront autour de «l'abaissement de la valeur limite d'exposition professionnelle* (VLEP) qui est actuellement de 100 fibres par litre à 10 fibres par litre à une échéance de 3 ans» ; «le contrôle de l'empoussièrement en milieu professionnel selon la méthode META» ; «la suppression, dans le code du travail, de la dualité de notions friable/non friable» ; «la généralisation de la certification des entreprises à l'ensemble des activités de retrait et d'encapsulage de matériaux contenant de l'amiante» ; «les conditions d'utilisation, d'entretien et de vérification des moyens de protection collective (MPC) et équipements de protection individuelle (EPI), en particulier les appareils de protection respiratoire (APR) adaptés aux niveaux d'empoussièrement sur les chantiers».

 

Avant la mise en place de ces nouvelles règles, le gouvernement conseille notamment aux maîtres d'ouvrage et maîtres d'œuvre qui ont des opérations en préparation, «de se référer à l'instruction mise en ligne sur les sites www.circulaires.gouv.fr et www.travailler-mieux.gouv.fr, pour élever les niveaux de prévention à mettre en œuvre sur leurs chantiers».

 

* La valeur limite d'exposition professionnelle d'un agent chimique représente la concentration de cet agent dans l'air respiré, en dessous de laquelle le risque d'altération de la santé est négligeable.

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