POLÉMIQUE. Quelques jours après le lancement d'une polémique sur la fin des aides à la rénovation énergétique des logements des ménages à bas revenus, prévues dans le cadre de son Plan d'investissement volontaire, Action Logement annonce, après avoir rencontré la ministre chargée du Logement, travailler à "dégager de nouveaux financements", notamment pour soutenir le plan de relance gouvernemental. La réforme de l'organisme interviendra "dans un second temps".

L'annonce, pas tout à fait officielle, de l'interruption des aides d'Action Logement aux ménages à bas revenus pour l'amélioration de la performance énergétique de leur logement, avait fait vivement réagir le secteur. La refonte du Plan d'investissement volontaire (Piv) devrait permettre une sortie par la grande porte. Lancé en 2019 par l'organisme paritaire, le Piv comprend sept axes dont l'un consiste en une aide pouvant atteindre 20.000 euros pour la rénovation des logements des salariés modestes. Action Logement projetait d'aider ainsi 50.000 ménages (soit un milliard d'euros de crédits).

 

 

Ce montant atteint ou en passe de l'être, l'organisme avait commencé, début décembre, à contacter les associations qui accompagnent les ménages dans leurs démarches pour les prévenir de l'arrêt du programme. Décision dénoncée notamment par Soliha, fédération d'associations liées à l'habitat, ou encore Philippe Pelletier, président du plan bâtiment durable, devant les députés réunis en colloque sur les enjeux de la rénovation énergétique, le 9 décembre. Embarrassé, l'organisme avait d'abord garanti que les dossiers en cours seraient étudiés, avant de promettre sur les réseaux sociaux "un communiqué d'explications et de démentis".

 

Action Logement appelé à "établir sa contribution au plan de relance"

 

Point, pour l'heure, de démenti. Mais un communiqué conjoint avec le Gouvernement, publié le 8 décembre, qui annonce que le Piv tout entier va être revu : ainsi, les partenaires sociaux et l'Etat vont "établir la contribution du groupe au plan France Relance". A cette occasion, les axes du Piv seront "redéployés pour dégager de nouveaux financements en faveur du soutien à l'amélioration et au développement de l'offre de logements, et répondre aux enjeux nouveaux soulevés par la crise", apprend-on. Une formulation qui rappelle la demande du directeur général de Soliha, dans nos colonnes, d'un redéploiement des crédit inutilisés du Piv vers le dispositif qui avait atteint son objectif (et donc prouvé son utilité).

 

 

Dans "un second temps" seulement, au début de l'année prochaine, les échanges entre l'Etat et Action Logement porteront sur "les points d'amélioration structurelle à mettre en œuvre et sur les évolutions de la gouvernance" de l'organisme. En attendant la réforme, donc, les discussions se poursuivent sur la contribution exceptionnelle d'un milliard d'euros prévue au budget 2021 : les sénateurs, à une large majorité, ont rejeté la semaine dernière cette contribution après avoir réservé le même sort au surplus de 300.000 euros demandé à l'organisme paritaire.

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