L'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail a annoncé l'ouverture prochaine d'une évaluation des risques de l'usage des bitumes pour la santé. Cette décision intervient le lendemain de la fin du procès de la société Eurovia contre la famille d'un ancien ouvrier, décédé d'un cancer de la peau.

Alors que la société Eurovia vient d'être condamnée pour «faute inexcusable» dans le procès qui l'opposait à la famille d'un ouvrier du bitume mort d'un cancer de la peau, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) va, à la demande de la CGT, évaluer les risques de l'usage des bitumes sur la santé. «La saisine de l'Afsset ne porte pas sur le cas d'Eurovia, mais a une portée générale», précise l'agence. Cette évaluation passera notamment par un «recensement complet des données scientifiques existantes», et l'étude des risques dans le cadre d'une expertise transdisciplinaire «transparente et indépendante».

 

Le «procès du bitume», qui s'est achevé lundi, a mis à jour des contradictions entre les expertises des différents organismes. En effet, au cours du procès, Eurovia a cité les études du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), selon lequel «ni le bitume ni ses fumées ne sont classés comme cancérogènes» et «aucune étude ne vient confirmer un lien quelconque entre l'exposition combinée des UV solaires, au bitume et le cancer». Mais l'Afsset indique qu'au niveau international, les «extraits de bitume» sont classés 2B par le Circ, dont cancérogènes «possibles».

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