ACCIDENT. Plusieurs édifices lillois ont été évacués en raison de l'état dans lequel ils se trouvaient. L'édile Martine Aubry s'est félicitée de voir les habitants "plus attentifs" sur cette question.

L'effondrement de deux immeubles mitoyens du centre-ville de Lille en novembre 2022 a poussé la municipalité à agir. Cette dernière a annoncé le 21 mars 2023 que 18 immeubles de la commune avaient été évacués en urgence depuis l'accident mortel. Le 12 novembre dernier, le double effondrement dans la rue Pierre Mauroy, une rue commerçante, avait entraîné la mort d'un homme, médecin de profession. Depuis, 266 signalements ont été effectués par des locataires ou des propriétaires. Ces derniers se sont notamment inquiétés de constater des fissures sur certains immeubles, a expliqué la maire socialiste de Lille Martine Aubry, lors d'une conférence de presse.

 

Des immeubles toujours évacués

 

Trente-six cas ont bénéficié d'arrêtés de mise en sécurité d'urgence ou de mises en demeure de faire des travaux. Par ailleurs, une évacuation d'urgence a été ordonnée pour 18 immeubles. A ce jour, huit immeubles restent évacués. "Juste après l'effondrement des immeubles, on a eu une inquiétude - je ne parle pas de panique parce que je ne l'ai pas ressentie", a raconté l'édile. "Nous trouvons ça bien parce que cela veut dire que les gens sont plus attentifs", a-t-elle continué. Elle a toutefois rappelé que l'entretien et la maintenance des immeubles étaient de la responsabilité des propriétaires. Le procureur a été saisi par la mairie pour mise en danger de la vie d'autrui pour trois immeubles de la rue de la Monnaie, situés dans le Vieux-Lille. La mairie s'est dite "scandalisée" de l'état dans lequel ils se trouvaient.

 

Concernant l'effondrement de novembre 2022, une enquête a été ouverte pour "mise en danger de la vie d'autrui" et "homicide involontaire". Le rapport de l'expert judiciaire devrait être rendu en juin 2023. La maire a affirmé qu'il n'y avait, en tout cas, "pas de poteaux et pas d'argile" en-dessous de ces immeubles. "Il y a des maisons sur pilotis à Lille mais pas rue Pierre Mauroy", a-t-elle expliqué, soulignant que d'autres grandes villes comme Bordeaux ou Lyon étaient beaucoup plus exposées que Lille au problème de retrait-gonflement des argiles. L'un des deux immeubles qui s'était effondré datait du XVIIIe siècle. Il avait été évacué la nuit précédant l'effondrement grâce à une alerte donnée par des étudiants.

 

 

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