La FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) a dévoilé jeudi l’évolution des prix de l’immobilier ancien en 2006 et ses perspectives pour 2007. Le point avec René Pallincourt, président de la fédération.

Batiactu : Quel bilan dressez-vous de l’année écoulée ?
René Pallincourt :
L’année 2006 a encore été un excellent millésime pour le marché de l’immobilier ancien en France. Nous avons enregistré une hausse des prix de 7,1%. Le prix moyen du mètre carré s'établit ainsi à 2.581 euros. Malgré tout, le marché a bénéficié d’un ralentissement de la hausse, puisqu’il s’était établi à +15,4% en 2004 et +10,4% en 2005. Entre 2000 et 2006, le marché a progressé de 85 %.
Prix, taux d’intérêt directeurs de la BCE… les fondamentaux restent bien orientés. Mais la hausse des taux a été gommée par l’allongement de la durée de remboursement qui est passée de 18 ans en 2005 à 19 ans en 2006.
Après dix années de hausse consécutive, on tend sur ce fameux atterrissage que j’avais annoncé il y a deux ans.

Batiactu : Comment a progressé le marché des appartements par rapport à celui des maisons ?
R. P. :
Le ralentissement du marché est homogène. Le prix des appartements a progressé de 7%, contre 7,2% pour les maisons. Cela concerne l’ensemble du territoire. Des régions comme l’Ouest et le Sud-Ouest qui enregistraient encore des hausses à deux chiffres les dernières années ont en effet augmenté de manière plus limitée, avec respectivement +8,1% et +3,8%.

Batiactu : Dans un tel contexte, quel est l’état du stock de logements ?
R. P. :
Le stock se reconstitue, grâce à l’allongement de la durée des réalisations des transactions. Cette durée est passée de 2 mois début 2005 à 3 mois en 2006.

Batiactu : La hausse des prix participe-t-elle encore à la désolvabilisation des ménages ?
R. P. :
La progression plus modérée des prix, les conditions de crédits plus favorables et l’amélioration des revenus des ménages participent à la resolvabilisation des ménages. Celle-ci a progressé de 1% en 2005 et de 0,7% en 2006, alors qu’elle avait chuté les années précédentes. On s’aperçoit que les ménages à revenus modestes, de trois Smic et moins, reviennent sur le marché. En 2005, ils s’élèvent à 44,9%, contre 33% en 2004.
Au cours des deux dernières années, sur les 430.000 prêts à taux zéro qui ont été signés, 300.000 concernaient le logement ancien. Les primo-accédants effectuent donc bien un retour sur le marché. Les ouvriers et les employés sont venus remplacés les CSP+ qui se sont logés les années passées.

Batiactu : Comment envisagez-vous l’année 2007 ?
R. P. :
Le développement du marché n’est pas rompu. Sous les effets conjugués d’une reprise attendue de la croissance, de conditions de crédits plus favorables et de l’impact du prêt à taux zéro, on peut raisonnablement penser que la solvabilité des ménages devrait encore s’améliorer. Pour que la demande s’exprime pleinement en 2007, il ne faudrait pas que la hausse des prix excède 5 %. Cela dépendra de la politique du logement mise en place.

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