Après la résignation, puis la colère, le président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment a affiché un brin d'optimisme sur son visage, malgré des chiffres qui révèlent une chute de 3% de l'activité au premier trimestre 2013. Son organisation "ne lâchera rien" tant sur le régime de l'auto-entrepreneur, la TVA et autres délais de paiement. Explications.

La dernière note de conjoncture de la Capeb n'est pas des plus gaies. Mais, on s'en doutait. Ainsi, sans surprise, la baisse de l'activité des artisans du bâtiment se poursuit, et affiche un recul de 3% au premier trimestre 2013. Elle est marquée par un repli de -6% dans le neuf et de -1.5% dans l'entretien-amélioration. Mais signe plus inquiétant, souligne le président Liébus, c'est le fléchissement des travaux d'amélioration de la performance énergétique des logements (APPEL) à +.05% de progression contre +3% au 1er trimestre 2012. "C'est toujours un secteur porteur mais en diminution désormais", précise-t-il.

 

En outre, constate la Capeb, cette fois tous les secteurs d'activité sont touchés, la dégradation se situant entre -2 et -4%. Là encore, la maçonnerie reste la profession la plus impactée. De plus, quelle que soit leur taille, les entreprises enregistrent un recul d'activité de 3%. Sur le plan géographique, les régions du sud-est et du sud-ouest tirent leur épingle du jeu, où l'activité, si elle est tout de même en baisse, l'est à un moindre niveau qu'ailleurs en France. Au total, cette baisse d'activité représentera un manque à gagner de 2.3 Md€ pour l'année 2013.

 

Retrouver de l'activité
Le Président a également évoqué les difficultés de trésorerie des entreprises, qui se sont dégradées encore davantage. Ainsi, elles sont 38% en 2013 à faire part d'une baisse de leur trésorerie, contre 26% au trimestre précédent. En arrière-plan, se dessine le problème des délais de paiement et de besoins de trésorerie. Une lueur d'espoir se profile puisqu'il serait question d'encadre les délais de paiement pour les particuliers, confie Patrick Liébus.

 

Pour sortir du marasme, la seule et unique solution : "Il faut retrouver de l'activité !", clame le président de la Capeb. Mais avec des carnets de commandes à 87 jours actuellement, une baisse de 7% du nombre d'intérimaires, quelque 26.000 emplois perdus dans le bâtiment en 2012 (2.000 par mois) et 10.000 rien que dans l'artisanat, une chute de 9.5% des créations d'entreprises en 2012 [+3.7% d'entreprises en cessation]… difficile d'anticiper à long terme. "On va s'en sortir !", tente de se persuader Patrick Liébus, qui attend des annonces claires suite au Plan logement, quant à son financement et à la mise en place de groupes de travail spécifiques. Et de prévenir : "La promenade, ce n'est pas mon truc ! On veut du concret, de l'activité, des entreprises pérennes et sereines". Le ton est donné.

 

Auto-entrepreneur : des annonces en juin
Enfin, le président est revenu sur les nombreuses actions de son organisation depuis le début de l'année : manifestations dans les rues, rencontres avec François Hollande, négociations avec Mme Pinel… "Nous ne baisserons pas les bras et continuerons à nous battre pour obtenir ce que nous voulons, notamment sur les auto-entrepreneurs et la TVA", a-t-il déclaré. Sur la question des auto-entrepreneurs, "on saura avant juin à quoi s'en tenir. Des annonces doivent être faites". Quant à la TVA, "idéalement, l'annonce devra intervenir en septembre", confie-t-il. Dernier point, si la Capeb n'exclut pas d'autres mouvements de ses adhérents, Patrick Liébus a tenu à alerter sur des groupuscules "extrêmistes, voire poujadistes", qui, en ce moment, tentent d'inciter les artisans à se manifester de façon plus musclée. "Je ne veux pas qu'on parte dans les extrêmes !", s'est insurgé le président de la Capeb. Il sera donc vigilant.

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