En plein centre de Paris, le CLT s'impose comme colonne vertébrale d'une nouvelle structure pour le reconstruction d'un immeuble. Un choix technique et décarboné qui répond aux contraintes d'un chantier engagé.

Face à un bâtiment vieillissant des années 1980 non conforme au Plan Local d'Urbanisme, un choix s'impose : repartir de zéro pour ériger un édifice bas carbone et surélevé jusqu'à R+6. Une évidence pour la maitrise d'ouvrage RIVP et l'architecte Elsa Neufville qui font le choix du bois massif. Le CLT permet en effet de concilier performance structurelle, efficacité sur chantier et adaptation à un site contraint, niché entre des immeubles existants. Préfabriqués en atelier, les panneaux bois réduisent les besoins de stockage, limitent les nuisances et accélèrent le montage.

Les atouts du CLT pour la construction urbaine


Au-delà de la rapidité d’exécution, le CLT a permis d’optimiser les volumes : ses caractéristiques mécaniques en font un panneau autoportant lui permettent de se passer de porteurs intermédiaires libérant l’espace au sol.

L’esthétique n’a pas été oubliée : les sous-faces de planchers en CLT, laissées apparentes, révèlent une finition soignée de qualité « Excellente », valorisant le bois comme un élément architectural à part entière.

Pour aller plus loin, ce composant de structure répond aux exigences les plus strictes en matière de performances techniques. Sa résistance mécanique assure la stabilité globale de l’immeuble, tandis que son intégration avec les revêtements garantit conformité incendie et confort acoustique.



Un projet engagé


Au-delà des prouesses techniques, ce chantier traduit une démarche profondément engagée. La RIVP, maître d’ouvrage et signataire du Pacte Bois Biosourcé Île-de-France, devait répondre à un cahier des charges stricte*. Le choix du CLT apporte une réponse adaptée, permettant de livrer un ouvrage bas carbone et faiblement émissif en CO2.



Au coeur de cette réussite, l'expertise ISB


Le CLT, fourni par ISB et encadré par un DTA (Document Technique d’Application), a permis de relever les défis de ce chantier très contraint, nécessitant l’usage d’une grue à l’intérieur du bâtiment : le calepinage du plancher a été adapté en conséquence, et les derniers panneaux ont été posés manuellement, sans recours à la grue.

La surélévation du bâtiment, accueillant un studio en roof top, illustre parfaitement les capacités techniques de ce panneau. A la fois robuste et d’une grande légèreté, il permet d’ajouter des volumes sans alourdir la structure. 74 m³ de CLT, dont 71m3 de qualité visible, ont rendu possible ce projet, soulignant la volonté d’assumer pleinement le matériau.

Cette reconstruction illustre avec force la montée en puissance du CLT dans la construction urbaine contemporaine. Alliant préfabrication, légèreté, faible empreinte carbone et qualités esthétiques, il ouvre la voie à une nouvelle manière de bâtir la ville de demain.



* Le cahier des charges exige l’utilisation d’une quantité minimum de bois avec une quantité moyenne de bois intégré au projet de 30 kg/m2 de surface. Ce dispositif fixe un cadre favorisant et quantifiant l’usage de solutions biosourcées dans les constructions neuves et les rénovations pour accompagner la décarbonation.

Lieu : Paris (75) | Maitre d’ouvrage : Régie Immobilière de la Ville de Paris | Architecte Mandataire : Neufville-Gayet Architectes | Bureau d’étude : GEC | Entreprise de construction bois : BRB | Photographies : ©ISB