ANNONCE. Jean-Jacques Urvoas a dévoilé le 23 février les sites où seront implantés 21 des 33 nouveaux établissements pénitentiaires annoncé en octobre dernier par Manuel Valls. Toutefois, certaines métropoles rencontrent des difficultés à trouver des terrains. Découvrez les villes et sites retenus.

Dans le cadre du rapport sur l'encellulement individuel et du programme de recherches foncières pénitentiaires annoncé le 6 octobre 2016 par l'ancien Premier ministre, Manuel Valls, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas a dévoilé les terrains retenus pour les nouveaux établissements pénitentiaires.

 

 

Avant de présenter les sites choisis, le ministre de la Justice a tenu à rappeler l'ambition du gouvernement de mettre fin au surpeuplement carcéral endémique en garantissant le respect de la dignité des personnes détenues en leur affectant à chacun une cellule. Il a également rappelé que "sur les 68 000 détenus, 18 300 sont en détention provisoire dans des maisons d'arrêt dont la vétusté entraîne des conditions de vie indignes". Au 1er janvier 2017, le taux moyen d'occupation des maisons d'arrêt et quartier maison d'arrêt étant de 140 %.

 

Difficultés à trouver des sites pour l'Ile-de-France, Marseille et Strasbourg


Si le ministre de la Justice s'est félicité de l'avancée du projet, il a toutefois souligné les difficultés rencontrées auprès des élus pour trouver des terrains dans certaines métropoles, comme Marseille ou Strasbourg, ou en Ile-de-France, déjà dotée de neuf maisons d'arrêt, où aucune proposition viable n'a pour l'instant été trouvée. "En l'état, nous n'avons donc pas de projets mûrs sur Lyon et Marseille, alors même que les besoins sont reconnus", a-t-il déclaré.
Concernant la région Ile-de-France, le ministère précise : "Au terme d'une première étude des propositions transmises par les Préfets pour examen par la Direction de l'Administration Pénitentiaire et l'Agence Publique pour l'Immobilier de la Justice (APIJ), aucune emprise n'est mobilisable dans les départements de la petite couronne, à l'exception d'un quartier de préparation à la sortie en Seine-Saint-Denis, et les propositions en grande couronne sont généralement grevées par des contraintes majeures". Compte tenu de cela, le garde des Sceaux a annoncé qu'une mission complémentaire sera confiée au Préfet de la Région "pour reprendre la démarche d'identification afin que l'ensemble des propositions soient transmises avant fin mars au plus tard".

 

 

Les sites retenus sont :

Alpes-Maritimes : A Nice "Rive droite du Var" accueillera une maison d'arrêt de 650 places.
Aude : Plusieurs terrains proposés par la communauté d'agglomération du grand Narbonne ont été retenus pour examen par les services du Préfet pour la construction d'une maison d'arrêt de 500 places.
Charente : A Angoulême, "La Couronne" accueillera une maison d'arrêt de 400 places.
Corse-du-Sud : Le terrain dit Allegrini a été proposé par la communauté d'agglomération d'Ajaccio et retenu pour la construction d'une maison d'arrêt de 100 places.
Gard : Alès accueillera une maison d'arrêt de 450 places.
Haute-Garonne : Le site proposé et retenu se situe dans la zone urbaine de Toulouse, dans la commune de Muret qui accueillera une maison d'arrêt de 600 places.
Hérault : Montpellier accueillera une maison d'arrêt de 500 places. Les sites "Marcel Dassault" à Saint-Jean-de-Vedas et "Euromédecine" à Montpellier même ont été proposés et ont particulièrement retenu l'attention de la Chancellerie.
Ille-et-Vilaine : L'agglomération de Rennes accueillera une maison d'arrêt de 550 places. Le terrain proposé dans la Métropole de Rennes est retenu. Si techniquement, il ne présente aucune difficulté, il est nécessaire d'en vérifier le coût avec l'aide des différentes collectivités.
Loire-Atlantique : La proposition étudiée concerne un site identifié sur la commune de Bouguenais, près de Nantes, qui pourrait accueillir une maison d'arrêt de 300 places.
Manche : La zone d'activité de Bénécère de Cherbourg est un terrain intéressant pour la construction d'une maison d'arrêt de 200 places.
Marne : A Châlons-en-Champagne, lLa caserne Corbineau accueillera une maison d'arrêt de 200 places.
Meurthe-et-Moselle : Le terrain proposé par la commune de Dommartin-lès-Toul sur le site de l'ancien hôpital Jeanne d'Arc est retenu pour la construction d'une maison d'arrêt de 600 places.
Morbihan : La métropole de Vannes accueillera une maison d'arrêt de 400 places. Plusieurs terrains ont été proposés et retenus pour examen.
Pas-de-Calais : Arras accueillera une maison d'arrêt de 600 places.
Pyrénées-Atlantiques : Le site Pau Nord Est accueillera une maison d'arrêt de 500 places.
Pyrénées-Orientales : Le terrain proposé dans l'agglomération de Perpignan pour la construction d'une maison d'arrêt de 400 places a été retenu. Le site dit du "Mas Orline" a particulièrement retenu l'attention de la Chancellerie du fait de sa localisation proche du tribunal de grande instance et du centre hospitalier de la ville.
Haut-Rhin : Le terrain proposé par la commune de Colmar a été retenu pour la construction d'une maison d'arrêt de 550 places.
Saône-et-Loire : Le terrain proposé sur la commune de Châtenoy-le-Royal a été retenu pour accueillir une maison d'arrêt de 500 places.
Var : Le terrain proposé par la commune de La Farlède, proche de l'actuel établissement pénitentiaire et du centre-ville de Toulon, est retenu pour accueillir une maison d'arrêt de 200 places. Toujours dans le Var, l'agglomération de Fréjus accueillera une maison d'arrêt de 650 places, où plusieurs terrains ont été identifiés dans la zone urbaine de Fréjus.
Vaucluse : Des terrains ont été proposés sur la commune d'Entraîgues-sur-la Sorgue. L'un d'entre eux a retenu l'attention du ministère de la Justice pour la construction d'une maison d'arrêt de 400 places.
Vendée : Deux terrains ont été proposés par la commune de Fontenay-le-Comte pour accueillir une maison d'arrêt de 250 places. "Ces deux sites présentent d'indéniables avantages, car ils sont situés dans un bassin d'habitat local dense en équipements collectifs", indique le ministère.
Guadeloupe : Des terrains ont été proposés à Gourbeyre, à Morne-à-l'Eau et dans l'agglomération du Lamentin. Ils présentent tous des avantages pour la construction d'un centre de détention de 300 places.
Guyane : Des terrains ont été proposés près de Cayenne et particulièrement à Macouria, qui présente des avantages certains pour la construction d'une maison d'arrêt de 300 places. Toutefois, compte tenu de l'évolution de la Guyane, notamment du dynamisme démographique de Saint Laurent du Maroni, et même s'il n'existe pas aujourd'hui de tribunal de grande instance dans cette ville mais une chambre détachée - que soit examinée également l'option d'une construction pénitentiaire dans le secteur de Saint Laurent du Maroni.

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