Joignant l'acte à la parole, Ségolène Royal a visité, ce vendredi 12 septembre 2014, un immeuble de logement social à énergie positive au cœur de Paris. Une semaine plus tôt la ministre de l'Ecologie plaidait pour une généralisation de ce type de constructions dans le parc public et subventionné.

C'est une démonstration qui tenait au cœur de la ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie : après avoir annoncé qu'elle souhaitait que tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques soient à énergie positive, Ségolène Royal a visité un immeuble de logement social Bepos, à Paris. Sur place, elle a notamment déclaré : "Si certains y arrivent, pourquoi pas tout le monde ?". Car suite à l'annonce de sa volonté de produire des bâtiments générant plus d'énergie qu'ils n'en consomment, la ministre avait reçu des représentants de l'Union sociale de l'habitat, qui rassemble plus de 750 organismes HLM, inquiets de l'accélération demandée. "C'est une formidable occasion d'être à l'avant-garde", a rétorqué Ségolène Royal, ajoutant que pour le privé et le tertiaire il faudrait préciser les modalités, "le privé ne [pouvant] pas rester en retard".

Récupération des énergies

Implanté dans le 11e arrondissement de la capitale, rue Guénot, l'immeuble de 5 étages fait figure de précurseur dans le patrimoine de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP). "Grâce à 160 m² de panneaux solaires photovoltaïques installés sur le toit, à une forte isolation et à des innovations comme la récupération de chaleur des eaux de douche, l'ensemble de l'immeuble dispose de sources d'énergie propres pour couvrir les différents besoins des locataires", précise la fiche de présentation du bâtiment. Des équipements qui autorisent le bâtiment à ne recourir qu'à une chaudière à gaz de puissance modeste, de seulement 45 kW. Conçu par le cabinet d'architectes Baudouin Bergeron, il respecte le Plan Climat de la ville de Paris avec une consommation inférieure à 50 kW/m²/an et a obtenu la certification "Habitat & Environnement Profil A" délivrée par Cerqual.

Une réalisation exemplaire

Afin de parvenir à être thermiquement performant, le bâtiment a adopté une forme compacte et simple, permettant au passage de répondre également aux objectifs de SHON élevés (COS +20 %), soit 1.453 m² pour un terrain de 418 m². Epais (de 14 à 16 mètres), l'immeuble doit donc faire appel aux puits de lumière afin d'éclairer sa partie centrale. La circulation verticale a donc été délibérément surdimensionnée afin de remplir ce rôle d'apport lumineux. "Les persiennes ont été dotées de face miroir afin de refléter la lumière du soleil à l'intérieur des 17 logements sociaux", annonce la régie parisienne. La hausse du coût liée à toutes ces innovations a été limitée, selon la RIVP, à seulement 10 % de plus qu'une construction classique de même dimensions, la facture s'élevant à 3,18 M€. "Tout en respectant l'environnement, ce dispositif permet de diviser par trois les charges des locataires", conclut la RIVP. Une réalisation qui devrait faire école avec la généralisation annoncée des bâtiments à énergie positive.

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