La ministre de l'Environnement a posé, ce lundi 21 mars 2016, la dalle du premier chantier de route solaire de France, à Marseille. Il s'agit donc des tous premiers mètres de voies pavées de photovoltaïque, sur les 1.000 km qui doivent être déployées sur le territoire, d'ici à 2021.

C'est fait, la France dispose de sa première route solaire, et c'est sous le soleil de Marseille qu'elle fournira du courant électrique. Ségolène Royal, en déplacement dans la cité phocéenne ce lundi 21 mars, a posé la dalle Wattway (Colas) du premier chantier de revêtement photovoltaïque de France. Ce dernier se situe dans la cour du centre d'entretien et d'intervention de la direction interdépartementale des routes Méditerranée à Clérissy, non loin de la rocade L2. Les 15 m² de capteurs solaires posés au sol permettront de produire de l'électricité pour le bâtiment basse consommation de ce centre. Des bureaux répondant au référentiel HQE Bâtiment tertiaire qui abriteront les équipes de la direction, en charge de l'exploitation de l'autoroute urbaine A507.

 

La ministre de l'Environnement avait lancé, au mois de décembre 2015, un appel aux entreprises d'infrastructures routières pour que 1.000 km de routes solaires soient déployés en France dans les cinq ans. Un plan qui se déroulera en plusieurs étapes. Tout d'abord une mobilisation des acteurs privés du secteur dans le cadre d'un appel à projets "Route du futur" du Programme d'investissement d'avenir, dont la clôture interviendra au printemps 2016. L'Etat définira dans le même temps le cadre réglementaire de déploiement de ces capteurs au sol. Une expérimentation généralisée (voir encadré) sur le réseau national "en liaison avec les collectivités et les sociétés concessionnaires d'autoroutes", sera ensuite lancée, afin de tester les différents domaines d'emploi de cette nouvelle technologie. Au début de 2017, un démonstrateur fonctionnel de route récupératrice de chaleur sera par ailleurs mis en service, avec le concours de l'Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux). Dans cette dernière, qui fonctionne de façon hybride, une couche d'enrobé poreux est placée sous les capteurs solaires, ce qui permet d'y faire circuler un fluide qui collecte les calories dissipées dans le revêtement.

Cinq millions d'euros pour pousser le déploiement

Enfin, le ministère espère que l'industrialisation des nouveaux procédés pourra se faire dans le courant de 2017 pour que le pays puisse atteindre les 1.000 km de route à énergie positive, d'ici à 2021. Dans son communiqué, il souligne : "Le concept de route solaire est d'utiliser la surface de la route pour produire de l'électricité. Réutiliser cette surface disponible sans gêner la circulation, sans consommer d'espace supplémentaire et pour fournir une électricité propre, renouvelable et située au plus près de sa consommation". L'utilisation envisagée des faibles quantités d'énergie produite serviront en effet, le plus souvent, à l'alimentation de capteurs ou de panneaux lumineux de signalisation et de systèmes d'éclairage basse consommation.

 

Ségolène Royal a annoncé que 5 millions d'euros seraient alloués aux projets de routes et parkings solaires "pour créer de nouveaux emplois". Selon la ministre, "la route solaire s'inscrit pleinement dans les engagements de la France pour la réduction des gaz à effet de serre, elle a été saluée d'un coup de cœur de la COP21. Ce programme conjugue technologie française, innovation et emploi de la croissance verte". Aucun chiffre n'est toutefois avancé par le ministère.

 

Une expérimentation en trois étapes :
Etape 1 : test sur de petites surfaces (entre 20 et 50 m²) où la circulation est réduite et test hors du domaine public sur des surfaces moyennes (100-150 m²) avec un trafic poids lourds. Ils serviront à valider les normes de sécurité du produit, en dehors de zones publiques. Les centres d'entretien et d'intervention du réseau routier de l'Etat seront privilégiés, comme à Marseille.
Etape 2 : tests sur de plus grandes surfaces du domaine public (bandes d'arrêt d'urgence, traverses d'agglomération), afin de valider la production électrique en conditions réelles de circulation routière.
Etape 3 : déploiement de 1.000 km de route à énergie positive en accompagnant les entreprises dans les derniers tests opérationnels des différentes technologies (PV, thermique, hybride). Les solutions les plus prometteuses seront sélectionnées et un cahier des charges technique permettra aux maîtres d'ouvrage de passer des marchés pour la réalisation de routes. Un appel à propositions sera lancé auprès des collectivités et des gestionnaires de voiries.

 

 

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