Selon les derniers chiffres de la construction publiés par le ministère de l'Ecologie, le marché de la construction neuve de bâtiments non résidentiels peinent à retrouver le moral. A fin juin 2010, les surfaces autorisées enregistrent un repli de près de 12 % sur 12 mois glissants. Quant aux mises en chantier, elles continuent de dégringoler. Explications.

Selon le bilan de conjoncture réalisé par le cabinet d'étude Développement Construction, à fin juin 2010, les surfaces autorisées dans le secteur des bâtiments non résidentiels enregistrent un repli de près de 12 % sur 12 mois glissants France entière, traduisant une légère amélioration de la situation par rapport à celle observée un mois auparavant, avec un recul alors évalué à - 15 %.

 

Ces surfaces autorisées représentent à fin juin 2010 un volume de près de 33,6 millions m², contre un peu plus de 33,3 millions m² à fin mai et quelque 34,1 millions m² à fin avril 2010. A fin juin, seuls 3 secteurs sont inscrits à la hausse : les bâtiments agricoles (+ 11,6 %), les bâtiments hôteliers (+ 5,8 %) et les bâtiments publics pris dans leur ensemble (+ 4,5 %). En termes de surfaces autorisées sur 12 mois glissants, les autres secteurs du non résidentiel enregistrent des reculs oscillant entre - 13 et - 37 %, avec des chiffres négatifs en recul un peu moindre que le mois dernier : bâtiments de l'Industrie ( -36,6 % contre - 40,3 % fin mai), bureaux (- 25,8 % contre - 28,4 % fin mai), entrepôts (- 21,4 % contre - 26,5 % fin mai), commerces (- 12,6 %, contre - 13,2 % fin mai).

Les mises en chantier poursuivent leur chute

France entière, le volume des mises en chantier de bâtiments non résidentiels s'établit fin juin 2010 à 25,1-25,2 millions m² sur 12 mois glissants, soit à un niveau inférieur à ceux mesurés un mois et deux mois auparavant, avec respectivement 25,7 millions m² et quelque 26,1-26,2 millions m² commencés. Elles s'inscrivent toujours en fort recul sur 12 mois glissants par rapport à la période antérieure, avec une contraction de près de 21 % à fin juin. Sur 12 mois glissants, tous les segments du secteur non résidentiel sont plus ou moins fortement inscrits à la baisse à fin juin 2010, à l'exception du segment des bâtiments hôteliers (+ 13,4 %, contre + 9 % à fin mai) qui est le seul à se maintenir à un niveau positif, avec un niveau de croissance plus que satisfaisant. Les bâtiments de l'industrie, les bâtiments agricoles et les bureaux continuent d'afficher les baisses les plus fortes sur 12 mois glissants, avec des mises en chantier en recul de respectivement 46,3 %, 40,8 % et 23,1 %. Les entrepôts, de même que les commerces affichent, pour leur part, des reculs sensiblement moindres, de respectivement 16,2 % et 8,6 % sur 12 mois glissants.

 

Pour leur part et pris dans leur globalité, les bâtiments du service public demeurent très légèrement en contraction, à - 0,8 %, alors qu'ils affichaient un recul de plus de 5 % voici seulement un mois.
Sur les 3 derniers mois (d'avril 2010 à juin 2010), la situation des mises en chantier de bâtiments non résidentiels s'est brutalement dégradée à nouveau fin juin, après avoir connu une embellie encourageante au terme du mois précédent. Il convient de rappeler en effet que les mises en chantier de bâtiments non résidentiels ne s'étaient inscrites en repli que de 1,6 % à fin mai 2010, faisant suite à des reculs encore très substantiels à fin avril (- 13,6 %) et à fin mars (- 21,6 %). Le recul enregistré à fin juin, de 15,8 %, marque un retour en arrière limitant de fait les effets du signal positif capté le mois dernier. Sur les 3 derniers mois, par rapport à la même période de l'année antérieure, seul le secteur des bâtiments hôteliers continue d'afficher une croissance insolente à fin juin (+ 123 %).

 

Tous les autres secteurs, à l'exception des commerces, qui enregistrent très légère progression de 0,3 %, demeurent irrémédiablement dans le rouge : bâtiments agricoles (- 59 %), bâtiments industriels (- 30 %), entrepôts (- 26 %), bâtiments publics (pris dans leur ensemble) : - 5 %.

 


Baisse sur presque toutes les régions françaises

Sur le marché métropolitain, le volume des mises en chantier des bâtiments du secteur non résidentiel s'établit sur 12 mois glissants à près de 24,8 millions m² à fin juin 2010, contre environ 25,4 millions m² un mois plus tôt. Cette évaluation à fin juin 2010 des surfaces commencées dans ce secteur des bâtiments non résidentiels traduit un repli de 21,5 % du volume des mises en chantier dans l'hexagone. A fin mai, toutes les régions sauf la Corse (avec une progression somme toute assez peu significative de 62,5 % compte tenu de la taille de ce marché régional) sont inscrites à la baisse, avec une amplitude de recul variant entre - 0,2 % (Bourgogne) et - 48,6 % (Limousin). Treize régions accusent un recul supérieur à la moyenne métropolitaine, parmi lesquelles 4 sont très fortement impactées à la baisse : Limousin (- 48,6 %), Franche-Comté (- 46,8%), Nord-Pas de Calais (- 40 %) et Basse-Normandie (- 38,3 %). Neuf régions présentent un recul inférieur à la moyenne métropolitaine : Bourgogne, Languedoc-Roussillon, Pays de la Loire, PACA, Picardie, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, Aquitaine et Ile de France.

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