Après avoir longtemps grimpé en forêt de Fontainebleau (77) ou en montagne, Ludovic Lefebvre a choisi de faire de l’escalade, son métier. Chef de chantier en tant qu’ouvrier cordiste, il rénove aussi bien églises que châteaux d’eaux. Portrait d’un grimpeur appréciant sa liberté.

Enfant, il escaladait déjà en forêt de Fontainebleau (77) ou au parc du Gâtinais – situé entre l’Essonne et la Seine-et-Marne. Après une formation en école de boucherie pour travailler dans la grande distribution, Ludovic Lefebvre a rencontré le métier d’ouvrier cordiste suite à une période de chômage. C’est un de ses amis, lui-même exerçant cette profession, qui le lui a fait découvrir.

Ce passionné de montagne et d’escalade passe alors une formation d’un mois dans les Pyrénées. Il travaille ensuite 800 heures dans une entreprise en tant qu’ouvrier cordiste. Ce qui l’autorise à passer le Certificat d’aptitude aux travaux sur cordes (CATSC). Cela fait à présent 5 ans que Ludovic Lefebvre exerce cette profession. Il s’est perfectionné grâce à des formations de qualification dans la maçonnerie et la rénovation du patrimoine et occupe, depuis 1 an, le poste de chef de chantier dans l’entreprise Etair Ile-de-France implantée à Grigny (91).

Evolution d’une profession
Il faut savoir que «plus d’une vingtaine d’années auparavant, le métier d’ouvrier cordiste n’existait pas», précise Ludovic Lefebvre. En effet, les entreprises faisaient majoritairement appel à «des guides de haute montagne». Si les passionnés d’escalade restent importants dans la profession, cette tendance diminue fortement ces dernières années. Quant à l’évolution de sa pratique, ce métier est devenu fortement réglementé. Les risques sont énormes et pourtant il s’agit du département où «il existe le moins d’accidents graves et mortels» dans la construction.

«Un défi que tu te lances»
«Se balader sur toutes sortes d’ouvrages», c’est ce qui plaît à Ludovic Lefebvre. Il a d’ailleurs trouvé particulièrement «spectaculaire» le chantier d’un clocher d’église à Videlles les Roches (91) où il se trouvait au pied d’une toiture très pentue. Il préfère les chantiers qui demandent le plus de technique comme celui auquel il a collaboré sur le devers de la cuve d’un château d’eau. «C’est comme en montagne, c’est un défi que tu te lances, un véritable challenge», ajoute-t-il. Pour qualifier ce métier, il parle de «marginalité», fortement différent des autres métiers du secteur de la construction : «On est des touche-à-tout», de la maçonnerie à l’enduit, des garde-corps à la peinture. Toujours à l’extérieur de la coque d’un bâtiment, «on se sent indépendant», conclut Ludovic Lefebvre.

Rencontre au sommet avec Ludovic Lefebvre

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