Les groupes de BTP Bouygues et Eiffage réclament plus de 400 millions d'euros supplémentaires à SNCF Réseau pour la construction de deux lignes TGV, celle reliant Le Mans à Rennes et le contournement Nîmes-Montpellier. Des recours à des experts pourraient être engagés, afin de confirmer si ces travaux doivent être payés ou pas par SNCF Réseau.

Un pavé dans la mare pour les chantiers de deux lignes TGV. Les groupes de BTP Bouygues et Eiffage réclament plus de 400 millions d'euros supplémentaires au maître d'ouvrage SNCF Réseau pour la construction de deux lignes TGV, celle reliant Le Mans à Rennes et le contournement Nîmes-Montpellier, rapporte, mercredi 17 février 2016, Le Figaro.

 

Des tractations en cours qui n'auront en tout cas pas d'impact sur le calendrier, puisque les chantiers se déroulent conformément aux prévisions, si bien que les mises en service des deux nouvelles lignes TGV auront bien lieu mi-2017, nous précisent les deux groupes de BTP.

 

Tout d'abord, le groupe Bouygues, qui réalise le contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier pour 2,3 milliards d'euros, dont la mise en service est prévue fin 2017, "réclame plus de 200 millions d'euros supplémentaires à son commanditaire, SNCF Réseau, pour des travaux non prévus dans l'accord" comme un pont plus long qu'initialement envisagé, écrit le quotidien en citant des sources proches du dossier. De son côté, Bouygues Construction, interrogé par Batiactu, a envoyé sa réclamation à l'automne dernier, et ne souhaite pas à ce jour commenter davantage.

Deux PPP d'une durée de 25 ans

Rappelons que le contrat de partenariat public-privé d'une durée de 25 ans pour le futur contournement ferroviaire de Nîmes et Montpellier - ligne à grande vitesse permettant de faire circuler aussi bien des trains de marchandises que de voyageurs - a été signé en juin 2012 entre Réseau Ferré de France et OC'VIA, société dont les actionnaires sont Bouygues Construction, Colas, SPIE Batignolles, Alstom, Meridiam infrastructure, FIDEPPP.

 

En effet, ce projet comprend 80 km de ligne nouvelle, dont 60 km de ligne à grande vitesse entre Manduel (à l'est de Nîmes) et Lattes (à l'ouest de Montpellier) et deux gares nouvelles, à Montpellier, dans le secteur Odysséum, et à Nîmes.

 

A son tour, le groupe de BTP Eiffage, chargé de construire la ligne Le Mans-Rennes à travers un contrat PPP estimé à 3,4 milliards d'euros, réclame près de 200 millions d'euros à SNCF Réseau en plus à cause de chantiers supplémentaires. A noter que le contrat en PPP avait été signé le 28 juillet 2011 avec Réseau Ferré de France (RFF) pour une durée de 25 ans.

 

"La LGV Le Mans-Rennes ? Un projet extrêmement complexe et très interfacé"

 

"Comme le trafic de fret sera plus faible qu'imaginé au début, on nous a demandé de mettre de l'inox sur les rails pour éviter qu'ils ne se grippent. Cela a un coût", estime aussi une source citée par Le Figaro.

 

Pour Eiffage, la confiance est de mise. "C'est un projet extrêmement complexe et très interfacé géographiquement, nous signale, ce mercredi, la porte-parole d'Eiffage Rail Express, maître d'ouvrage de la LGV Le Mans-Rennes. Nous sommes donc en longues discussions dans le cadre du contrat pour trouver une issue." Selon Le Figaro, le groupe de BTP et de concessions avait déjà obtenu en négociant avec son partenaire de se faire payer 30 à 40 millions d'euros supplémentaires. Une information non confirmée par la filiale du groupe Eiffage.

 

Rappelons aussi qu'il faudra attendre d'ici au 15 mai 2017, pour découvrir les 182 km de nouvelles lignes opérationnelles, actuellement en construction mettant Rennes à 1h20 de Paris. L'un des plus gros contrats de l'histoire d'Eiffage.

 

Côté financement, sur les 3,4 milliards d'euros d'investissements, Réseau Ferré de France participe à hauteur de 1,4 milliard d'euros et les collectivités et l'Etat (AFIFT) à hauteur de 1,9 milliard d'euros.

 

 

Avant d'entamer une action en justice, des experts pourraient être nommés pour dire si ces travaux doivent être payés ou non par SNCF Réseau, dans le cadre de procédures prévues dans les contrats. Leurs avis seraient attendus au printemps prochain.

 

 

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