Le gouvernement s'apprête à réduire à nouveau le tarif de rachat par EDF de l'électricité solaire, a affirmé Les Echos dans son édition du 30 novembre. Une réunion autour du Premier ministre aura lieu jeudi pour étudier l'avenir de la filière photovoltaïque. De son côté, la CRE a annoncé le triplement de la taxe finançant l'énergie solaire...

Le gouvernement s'apprête à réduire à nouveau le tarif de rachat par EDF de l'électricité, affirme le journal économique Les Echos dans son édition du mardi 30 novembre.
Ainsi, pas moins de sept ministres* se réuniront jeudi prochain autour du Premier ministre, François Fillon, afin d'étudier l'avenir de la filière photovoltaïque, «sujet politiquement sensible (…) mais qui n'est plus tabou», d'après le journal. Ce dernier souligne également que les positions des uns et des autres sont encore très divergentes.

 

Bercy et Matignon ont un objectif celui de faire baisser le coût du soutien à la filière, et de son côté, la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet, «après avoir bataillé ferme pour conserver la main sur le sujet des énergies renouvelables», révèle Les Echos, défend l'idée que les renouvelables doivent être créateurs d'emplois en France.

 

Ainsi, et comme le souligne Les Echos, «Bercy souhaite contenir le volume des nouveaux projets à 500 MW par an, en allouant des quotas pour les particuliers, les grandes toitures et les fermes au sol». Le ministère propose donc de moduler les tarifs de rachat en fonction du nombre de projets en attente.
Concrètement, si les particuliers, par exemple, dépassent leur quota trimestriel, qui sera fixé entre 25 et 37,5 MW, le tarif proposé par EDF serait donc réduit d'environ 0,58 euros par MW. «Cette situation sera également identique pour les projets installés sur les grandes toitures, par les agriculteurs et les grandes surfaces», explique Les Echos.

 

Premières réactions
Les professionnels, regroupés au sein du SER et de sa branche photovoltaïque SOLER, se sont préparés à cette phase de concertation annoncé en septembre dernier, en organisant des réunions de travail mobilisant l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur et en confiant au BIPE une étude intitulée « Repenser le développement de la filière photovoltaïque ». « Les premières conclusions de l'étude SER-BIPE mettent en évidence un potentiel d'emplois très significatif dans la filière photovoltaïque, soit 52 000 emplois en 2020 », a affirmé Arnaud Mine, Président de SOLER dans un communiqué. Et André Antolini, Président du SER de renchérir : « Le développement pérenne et durable de la filière photovoltaïque ne peut se concevoir sans une politique industrielle partagée entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur ».

 

A noter que le tarif de rachat par EDF de l'électricité produite à partir de panneaux solaires a déjà été abaissé à deux reprises cette année, la dernière remontant au 23 août et se traduisant par une réduction globale de 12%, avec effet dès le 1er septembre, mais elle ne concernait pas les petits producteurs particuliers d'électricité photovoltaïque.

 


Quid de la CSPE?
La Contribution au service public de l'électricité (CSPE) devrait tripler afin de financer le développement de l'énergie solaire, a indiqué la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Cette taxe, financée par chaque consommateur sur sa facture d'électricité, devrait passer de 4.5€/MWh aujourd'hui à 12.9€/MWh. Toutefois, un amendement à la loi de Finances 2011 limite à 3€/an cette augmentation. Cela se traduira par une hausse de 3% des tarifs de l'électricité dès le 1er janvier 2011, avait indiqué François Baroin, ministre du Budget en octobre dernier.
Cette hausse s'explique notamment par le fort développement des panneaux solaires photovoltaïques, dont l'électricité produite est rachetée par EDF à un tarif dix fois supérieur au prix de l'électricité sur les marchés de gros.

 


* Eric Besson, ministre de l'Industrie ; Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement; Christine Lagarde, Ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie ; Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture ; Alain Juppé, ministre de la Défense ; et Marie-Luce Penchard, Ministre auprès du ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des Collectivités territoriales et de l'Immigration, chargée de l'Outre-Mer.

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